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Cœur artificiel : le patient greffé il y a 8 mois se confie sur sa nouvelle vie

Greffé en août 2014, le deuxième patient qui a reçu le cœur artificiel se confie dans les colonnes du JDD. Energique et optimiste, il revient sur huit mois de retour à la vie.

Cœur artificiel : le patient greffé il y a 8 mois se confie sur sa nouvelle vie JACQUES BRINON/AP/SIPA




« Je me suis approprié ce cœur. » Voilà huit mois, jour pour jour, que la seconde greffe du cœur artificiel Carmat a eu lieu. Le patient, un homme de 69 ans, bénéficie du dispositif dans le cadre de l’essai clinique de faisabilité. Il évoque ce 5 avril dans le Journal du Dimanche les derniers mois passés avec un appareil électronique de 900 grammes.

 

« Instinct de vie et réflexion »

Avant l’implantation du cœur artificiel, le 5 août 2014, le patient est épuisé. Le simple fait de s’alimenter est difficile. « A la maison, à part rester sur mon fauteuil et attendre que ça passe, je n’avais pas de perspective, explique cet ancien insuffisant cardiaque. Je n’étais pas vraiment essoufflé. C’était plutôt une fatigue générale et immense qui s’abattait sur mes épaules. » L’opposé de l’homme énergique qui s’exprime dans le JDD. « Pratiquement dès le jour où j’ai été opéré je me suis senti revivre. C’était assez formidable car j’ai ressenti tout de suite une clarté de réflexion plus nette », se souvient-il.

 

Après l’opération commence un long travail de rééducation. «  En parallèle, les ingénieurs de Carmat travaillent à optimiser le dispositif pour permettre un retour à la maison dans de bonnes conditions. Ce résident de Loire-Atlantique est d’ailleurs conscient de faire l’objet d’une véritable expérience. « J’étais prêt à courir ce risque. C’était un mélange d’instinct de vie et de réflexion », confie-t-il. Son séjour de six mois à l’hôpital ne pose aucun problème particulier. Le 2 janvier, il réintègre son domicile.

 

« Je ne veux pas qu’on me connaisse »

Depuis la greffe, les tâches du quotidien redeviennent simples. « Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre », énumère le second patient. Bricoler, balayer le jardin, surveiller son poids sont de nouveau possibles. Le traitement aussi a changé. Au lieu de 15 médicaments par jour, l’homme doit prendre un à trois comprimés par jour, des anticoagulants ou un diurétique. Il se rend à l’hôpital une fois par semaine, pour un suivi. Si tout va bien, les consultations s’espaceront progressivement.

 

Le patient participe aussi au développement du cœur Carmat. Il soumet des propositions d’amélioration aux ingénieurs sur toute la logistique des batteries. Car c’est bien la seule contrainte à ses yeux. « Il ne faut pas oublier de charger les batteries, c’est tout. Pour cela je tiens un tableau dans lequel je note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut. » L’organisation est bien rôdée : ses batteries sont numérotées par jeu de quatre. Une heure avant l’épuisement de chacune, une alarme retentit. L’homme passe la nuit branché sur secteur. Cette organisation lui permet de se déplacer à sa guise… et surtout incognito. « Je ne suis pas un artiste de cinéma ou de chanson. Je ne veux pas qu’on me connaisse », martèle-t-il.

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