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Nutrition

Obésité infantile: les Etats-Unis infléchissent la courbe

Pour la première fois depuis 30 ans, l’épidémie d’obésité marque le pas chez les jeunes Américains. Les programmes de santé publique, notamment en direction des populations défavorisés semblent porter leurs fruits.

Obésité infantile: les Etats-Unis infléchissent la courbe ISIFA/SIPA




14,94%, c’est la part d’enfants obèses parmi les 2-4 ans aux Etats-Unis, selon une étude menée dans 30 Etats sur plus de 27 millions d’enfants. Si ce chiffre fait l’objet d’une publication dans le prestigieux JAMA, le Journal de l’association médicale américaine, c’est que pour la première fois depuis 30 ans, la prévalence de l’obésité infantile est à la baisse. De 13,05% en 1998, le taux d’obésité infantile entre 2 et 4 ans est monté à 15,21% en 2003 avant de redescendre à 14,94% en 2010. Le taux d’obésité extrême a lui aussi commencé à décliner. Il est passé de 1,75% des enfants en 1998 à 2,22% en 2004 avant de tomber à 2,07% en 2010.
« Ne crions pas à la baisse de l’obésité infantile, tempère le Pr Arnaud Basdevant, à la tête du service de Nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Les Etats-Unis, comme avant eux la France et le Danemark, semblent avoir réussi à stopper la courbe inéluctablement ascendante de l’obésité, ce qui est déjà une très bonne nouvelle ! » D’autant plus que cette étude a été menée chez des enfants dont les familles ont bénéficié des programmes fédéraux d’aide alimentaire. Il s’agit donc de foyers à faibles revenus souvent issus des minorités, jusqu’ici particulièrement touchés par l’obésité.

Parmi les hypothèses expliquant ce léger recul de l’obésité infantile, les auteurs évoquent l’allaitement  maternel, en hausse aux Etats-Unis depuis les années 2000, notamment dans les catégories sociales défavorisées, mais aussi la diminution des budgets consacrés par l’industrie agro-alimentaire au marketing télévisé ciblant les tout-petits. « Ce qui est singulier et très positif dans ces chiffres américains, c’est qu’il s’agit d’enfants très jeunes. Ce sont donc des changements comportementaux et environnementaux très récents qui portent leurs fruits même s’il est difficile de savoir vraiment lesquels», note Arnaud Basdevant.


Cette amorce de déclin de l’obésité chez le jeune enfant annonce-t-elle un changement de la courbe de l’obésité chez les ados et les adultes ? « Pas sûr. Cette période entre 2 ans et 4 ans est extrêmement délicate.  L’obésité à 3 ans ne se maintient pas forcément à l’âge adulte et inversement un adulte obèse ne l’était pas nécessairement pendant l’enfance », explique le Pr Basdevant. La poursuite de cette étude américaine serait donc très utile « pour voir si ces enfants restent sur cette trajectoire bénéfique ».

Les Etats-Unis semblent toutefois avoir pris la question de la lutte contre l’obésité à bras le corps. Plusieurs programmes nationaux ont été mis en place ces dernières années et Michelle Obama a fait de la lutte contre l’obésité infantile son cheval de bataille personnel. La Première Dame a lancé en 2010 la campagne « Let’s move ! » qui a permis de servir davantage de fruits et légumes dans les cantines scolaires et d’augmenter le temps consacré aux activités physiques.
Pour convaincre ses concitoyens d’adopter un mode de vie plus sain et plus actif, Michelle Obama pourra s’appuyer sur le contre-exemple japonais. Depuis le tsunami du 11 mars 2011, les enfants de Fukushima n’ont presque plus d’activités physiques et vivent reclus à l’intérieur pour limiter leur exposition aux radiations. Résultat, selon un rapport du ministère de l'Education japonais rendu public mardi, Fukushima enregistre le taux d’obésité infantile le plus élevé de tout l’archipel.

 

 

 

 

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