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Maternité

La dépression du post-partum serait plus fréquente en ville

Une étude canadienne montre que les habitantes des grandes villes souffrent près de deux fois plus de dépression du post-partum que les jeunes mères vivant en zone rurale.

La dépression du post-partum serait plus fréquente en ville SOUTEYRAT JEREMIE/SIPA




On a trop souvent tendance à l’oublier derrière le terme générique de baby blues. Pourtant la dépression du post-partum n’est pas cet épisode presque classique de mal-être passager entre le 2e et le 4e jour après l’accouchement. Il s’agit d’une véritable dépression, qui peut survenir rapidement après la naissance du bébé ou s’installer progressivement après plusieurs mois et durer plusieurs années en l’absence de prise en charge médicale.
 

Une maladie des villes

Une étude publiée aujourd’hui dans la revue de l’Association canadienne de médecine met en évidence des disparités géographiques concernant cette maladie. En interrogeant plus de 6000 femmes sur leur maternité récente, ces chercheurs ont démontré que 10% des femmes vivant dans les agglomérations de Montréal, Toronto ou Vancouver souffraient de dépression du post-partum caractérisée à l’aide d’une échelle d’évaluation des symptômes validée par les psychiatres. En revanche dans les zones rurales, définies au Canada comme des villages de moins de 1000 habitants ou des zones peuplées par moins de 400 personnes au kilomètre carré, seules 6% des jeunes mères présentaient les symptômes de dépression du post-partum. « Les facteurs de risque de cette maladie, notamment les antécédents de dépression, l’absence d’aide de l’entourage après la naissance du bébé ou encore le statut d’immigrante, sont plus répandus en ville qu’à la campagne », avance le Dr Simone Vigod, co-auteur de l’étude et psychiatre au Women’s College Hospital de Toronto. Les auteurs préconisent donc le développement d’actions qui permettent de recréer du lien social et médical autour de ces femmes isolées dans les grandes agglomérations.   
 

Anticiper les fragilités pendant la grossesse

En France, jusqu’à la parution ce printemps du livre de l’animatrice de France 5 Alessandra Sublet racontant sa propre dépression après la naissance de sa fille, la dépression du post-partum était encore très taboue alors qu’elle est l’une des complications les plus fréquentes de l’après-grossesse, touchant plus d’une jeune mère sur dix.

Pour leur venir en aide, le plan périnatalité 2005 a instauré l’entretien prénatal précoce, une consultation qui a généralement lieu vers le 4e mois de grossesse. Cet entretien, d’une quarantaine de minutes entre le couple et le médecin ou la sage-femme qui suit la grossesse doit permettre d’aborder tous les sujets qui ne concernent pas directement la santé de l’enfant, au cœur de toutes les autres consultations. En faisant parler les futures mères de la façon dont elles vivent les modifications de leur corps, de leur environnement affectif, économique et professionnelle ainsi que de l’aide familiale dont elles pourront ou non bénéficier à la naissance de l’enfant, les spécialistes peuvent ainsi identifier les fragilités de la personne et mieux prévenir la dépression du post-partum. Mais encore faut-il que cet entretien du 4e mois ait lieu. Moins d’une Française sur deux en bénéficierait véritablement. 

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