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Dossier médical: le réquisitoire de la Cour des comptes

7 ans après sa mise en oeuvre, moins de 160 000 personnes ont ouvert un dossier médical. Une gabegie financière, dénonce un rapport, alors que l'outil est indispendable à la coordination des soins.

Dossier médical: le réquisitoire de la Cour des comptes DURAND FLORENCE/SIPA



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  • DMP

Lancé en 2005, le dossier médical personnel (Dmp) n’a séduit que 158 000 personnes sept ans plus tard. Or, selon un rapport que vient de rendre publique la Cour des Comptes, il aurait coûté 210 millions d’euros « avec une marge importante d’approximation », préviennent d’emblée les magistrats. Le quart de ce montant a été affecté à des expérimentations vite abandonnées et, si l’on tient compte des dépenses liées aux projets de convergence avec le dossier pharmaceutique et avec les dispositifs hospitaliers, la facture globale serait de l’ordre d’un demi-milliard. Mais là encore, précise la Cour, « l’absence de suivi par le ministère de l’ensemble de ces dépenses ne permet pas d’être plus précis ».

Le ton est donné sur la façon dont les différents protagonistes ont conduit ce vaste chantier du partage des informations santé du patient avec les professionnels.
Sur le papier, pourtant, c’était une belle idée. Créé par le médecin à la demande du patient, le Dmp devait rassembler les éléments nécessaires à la coordination des soins : analyses de laboratoire, antécédents, certificats, comptes rendus hospitaliers, traitements, etc.
Mais, selon la  Cour, des « défaillances de pilotage » ont eu raison de cette grande ambition. « Le report de l’évaluation médico-économique et le retard apporté par l’Etat à définir une stratégie en matière de système d’information de santé et une politique générale de sécurité » on été « autant de lacunes ».
Les choix technologiques,  eux aussi, sont montrés du doigt. « Des normes d’interopérabilité des systèmes d’informations de santé, distinctes quoique proches, au lieu d’une seule, ont été édictées à quelques mois d’intervalle… ».

L’un des objectifs du Dmp  était d’éviter les analyses ou les examens redondants et de baliser le parcours de soins du malade. En limitant le guichet ouvert, l’assurance maladie espérait dégager des sources d’économie. Ce n’est pas le cas. Les auteurs du rapport estiment  « qu’aucune méthodologie rigoureuse d’évaluation médico-économique des gains de performance pour le système de soins et des économies pour l’assurance maladie n’est à ce stade définie pour permettre de mesurer un retour sur investissement »

Récemment, Jean-Marc Ayrault a fait du parcours de soins coordonnés le socle de la refonte du système de santé pour les dix ans à venir. La Cour rappelle que le Dmp était annoncé comme un outil essentiel des réformes de structure. Elle ne peut que constater que ses alertes successives, en 2008 et 2009, n’ont pas été entendues. Le dossier médical reste à la dérive !

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