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Selon les spécialistes

Hépatite C : 10 ans pour en finir avec la maladie

L'arrivée des nouveaux traitements contre l'hépatite C permet d'envisager l'éradication de cette maladie chronique dans les 10 années à venir.  

Hépatite C : 10 ans pour en finir avec la maladie DURAND FLORENCE/SIPA




L’Association française pour l’étude du foie (AFEF) veut éradiquer l’hépatite C dans les 10 ans à venir. Utopie ou réalité ? L’efficacité des nouveaux traitements explique cette volonté affichée. « Nous sommes passés de traitements lourds et longs avec des effets indésirables importants et des taux de guérison de l’ordre de 70 % à des traitements simples, courts, bien tolérés et qui assurent des taux de guérison de plus de 95 % le plus souvent en seulement 3 mois », a expliqué ce vendredi Victor de Ledinghen, le secrétaire général de l’AFEF.

Ces traitements sont les antiviraux à action directe (AAD), comme le sofosbuvir (appelé le Solvadi), arrivés sur le marché il y a moins de cinq ans. Aujourd’hui, les spécialistes disposent de 7 molécules qui, en association, permettent d’obtenir de très bons résultats, « y compris chez les sujets en échec de traitements par interféron et ribavirine (premiers traitements de l’hépatite C, ndlr), chez les malades ayant une cirrhose ou présentant une récidive après une transplantation et chez les personnes co-infectées par le VIH », a indiqué l’AFEF.

Une révolution récente

L’offre thérapeutique devrait d’ailleurs se diversifier d’ici à 2016 avec la commercialisation d’au moins 3 médicaments supplémentaires, ce qui permettrait aussi de réduire les prix exorbitants. Dans un article publié au début du mois de mai, Pourquoidocteur détaillait justement le coût initial élevé de ces traitements (jusqu’à 50 000 euros pour 3 mois) pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Raison pour laquelle les autorités sanitaires recommandent ces traitements en priorité aux malades les plus atteints. En 2014, plus de 14 000 ont pu être traités et presqu’autant le seront en 2015.

Or, pour éradiquer la maladie d’ici à 2025 comme le souhaite l’AFEF, tous les patients devront bénéficier de ces nouvelles molécules. « Les instances sanitaires ont défini les indications dans lesquelles ces nouveaux AAD sont remboursés, le rôle des sociétés savantes, comme l’AFEF, est de proposer une stratégie globale de prise en charge des personnes infectés par le VHC », a souligné Victor de Ledinghen.


Nouvelles recommandations

C’est pourquoi, les spécialistes publient de nouvelles recommandations ce lundi. Ils proposent de traiter les patients quelque soit la sévérité de la fibrose, contrairement à ce que préconisent actuellement les autorités. Ils recommandent aussi d’administrer le traitement à des malades infectés par un VHC de génotype 3 (un tiers des infections en France), à ceux en attente de transplantation ou ayant été greffés mais également les personne à risque élevé de transmettre le virus (usagers de drogue, homosexuels masculins avec pratiques sexuelles à risque ou encore détenus…). L'Association mise également sur l'éducation thérapeutique et le suivi des patients guéris.

Selon l'AFEF, entre 100 000 et 150 000 patients attendent depuis des années le traitement qui pourra les guérir de cette maladie potentiellement mortelle.  

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