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Pourquoi tout le monde devrait faire la sieste

Habitude que l'on prend durant l'enfance, la sieste est une pratique "à recommander fortement", selon Benjamin Lubszynski, psychothérapeute et auteur de "Bien dormir, ça s'apprend !". Regain d'énergie, de concentration, de productivité… Ses bienfaits sont multiples, dès lors qu'elle n'excède pas une trentaine de minutes.

Pourquoi tout le monde devrait faire la sieste TeoLazarev/iStock

  • Publié le 30.04.2021 à 08h00
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Oui, vous avez bien lu le titre de cet article : tout le monde gagnerait à faire la sieste. Partie intégrante de l'emploi du temps en maternelle, elle ne devrait pas rester l'apanage des enfants, mais concerner toute la population. En cause : le creux méridien, ce fameux coup de fatigue qu'il nous arrive de ressentir en début d'après-midi. "C'est le moment où notre activité métabolique diminue, explique Benjamin Lubszynski, psychothérapeute. Il impacte énormément notre productivité". 

L'auteur de Bien dormir, ça s'apprend ! est catégorique : si l'on ne dort pas quand cette baisse de régime survient, que l'on ne se détend pas, ou même que l'on ne prend pas de pause, il vaut mieux ne pas compter travailler efficacement ensuite. "On sera moins concentré et on aura plus de difficultés de mémorisation", assure-t-il. À l'inverse, se reposer suscite un regain d'énergie. "On sera en meilleure forme, plus calme, plus heureux… Il n'y a que des avantages", reprend le spécialiste.

Ainsi, il convient non seulement de prendre une réelle pause déjeuner, avoisinant une heure, mais également d'écouter son corps dès lors que la fatigue se manifeste. "L'essentiel, c'est de faire une sieste courte, d'une vingtaine à une trentaine de minutes, insiste Benjamin Lubszynski. Sinon, on entre dans du sommeil long et profond, ce qui a plusieurs inconvénients : on se réveille vaseux, fatigué, lourd, en ayant parfois mal au cœur. Ensuite, on risque d'éprouver davantage de difficultés à s'endormir le soir et de décaler notre rythme".

"Plus on essaiera de s'endormir, moins on y arrivera" 

Pour éviter d'utiliser l'alarme de son portable, souvent désagréable, l'expert recommande de s'endormir avec un livre ou ses clés à la main. Une fois l'objet tombé, le réveil se fait naturellement. Autre possibilité : recourir à l'hypnose. "J'ai réalisé une vidéo pour apprendre à faire la sieste, précise Benjamin Lubszynski. Soit on s'endort dès le début, soit elle permet de se relaxer". Car tout le monde ne parvient pas à trouver le sommeil une fois les yeux clos. Auquel cas, pas d'inquiétude. Si on a besoin de 10 à 15 minutes pour s'endormir, on peut les ajouter à la demi-heure de sieste, sans que cela ne pose problème.

Par ailleurs, même sans dormir, s'accorder une demi-heure, fermer les yeux, accepter ses pensées et rêvasser, aura déjà un effet de récupération. "Au fur et à mesure, le sommeil viendra de lui-même, estime le psychothérapeute. Sinon, on peut seulement considérer qu'il s'agit d'un temps de pause. Quoiqu'il en soit, moins on fait d'efforts, mieux c'est : plus on essaiera de s'endormir, moins on y arrivera".

La sieste, un enjeu sociétal

S'il est évidemment plus aisé de faire une sieste lorsque l'on est en télétravail, chez soi, la pratique semble de plus en plus acceptée en société. Émergence des bars à sieste (si, si) au début des années 2010, mises à disposition de salles de repos dans les entreprises, possibilité de s'assoupir à son bureau durant sa pause déjeuner sans se le faire reprocher… La sieste entre peu à peu dans les mœurs françaises. 

"Pendant longtemps, elle était associée à de la paresse. C'est purement culturel, indique Benjamin Lubszynski. Dans d'autres pays, elle ne choque pas, car les gens n'ont pas le choix, en raison de la chaleur". À tel point que le rythme est différent : plus longue, la sieste correspond à une partie de la nuit. Il s'agit du sommeil biphasique, qui consiste à séparer cette dernière en deux périodes distinctes, sur 24 heures. On le retrouve notamment dans la région du Maghreb, ou encore en Andalousie. 

Pour le psychothérapeute, rendre la sieste monnaie courante en France relève d'un enjeu sociétal. "Même si elle ne remplace pas une bonne nuit, elle permettra de corriger en partie notre déficit", envisage-t-il. En effet, en mars 2019, Santé publique France alertait sur le "déclin de sommeil préoccupant" à l'œuvre ces dernières années. À l'époque, sa durée moyenne était estimée à 6h42 en semaine et à 7h26 le week-end. "Il y a forcément un impact macroéconomique, et un effet global sur la santé, martèle Benjamin Lubszynski. Avec la sieste, on est totalement gagnant".

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