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Cancer du pancréas : un dépistage précoce peut changer le pronostic

Cancer du pancréas : un dépistage précoce peut changer le pronostic

Cancer du pancréas : un dépistage précoce peut changer le pronostic
© 123RF-Katarzyna Biaasiewicz
Publié le 14.09.2022

Cancer du pancréas : TRAITEMENT

Quelles sont les grandes lignes du traitement du cancer du pancréas ?

Il existe deux grands types de traitement du cancer du pancréas, la chirurgie et la chimiothérapie.
La chirurgie permet d'enlever la tumeur en retirant la partie du pancréas dans laquelle elle s'est développée. L’enlèvement (la « résection ») de la tumeur peut être totale, ce qui guérit le malade, ou partielle, lorsqu’elle est difficilement atteignable. Ce traitement ne peut être effectué que dans certaines conditions, en l'absence d'autres maladies empêchant la chirurgie ou augmentant le risque de complications liées à l'opération.
La chimiothérapie permet de ralentir le développement des cellules cancéreuses, voire même de les détruire lorsque la chirurgie est impossible. La chimiothérapie peut être accompagnée de l’envoi de rayons X, on parle alors de radio-chimiothérapie.
D’autres médicaments sont à l’étude et pourront dans un avenir proche améliorer le traitement des cancers très avancés (« métastasés ») pour lesquels ni la chirurgie, ni la chimiothérapie, ne sont efficaces. Il s’agit des thérapies ciblées ou de l’immunothérapie.

Comment se déroule la chirurgie du cancer du pancréas ?

La chirurgie du pancréas est une intervention lourde qui ne peut pas être proposée à tous les patients. La décision sera prise en concertation avec le médecin, le chirurgien et l’anesthésiste. Elle nécessite de retirer tout ou partie du pancréas ainsi que certains organes autour. Le type de chirurgie pratiquée dépend de la taille, de l’emplacement de la tumeur, de la propagation du cancer et de la possibilité de l’enlever complètement.
L’intervention la plus fréquente est appelée « duodénopancréatectomie céphalique » ou opération de Whipple. Elle consiste à retirer la tête du pancréas, qui est la partie en contact avec le duodénum, le canal de Wirsung, une partie du duodénum, la vésicule biliaire et quelques ganglions lymphatiques.
Si la tumeur est située dans le corps ou la queue du pancréas, le chirurgien pratiquera une pancréatectomie distale en enlevant uniquement un morceau postérieur du pancréas et quelques ganglions.
La chirurgie la plus complète est la pancréatectomie totale qui est l’association des deux techniques expliquées ci-dessus, mais qui a comme inconvénient de rendre la malade diabétique et insuffisant pancréatique.
Si le chirurgien n’a pas pu retirer la totalité des cellules tumorales à cause de la difficulté du geste, une chimiothérapie complémentaire pourra être prescrite, c’est ce que l’on appelle une « chimiothérapie adjuvante ».

Quels sont les principes de la chimiothérapie ?

Un traitement par chimiothérapie est envisagé lorsque le cancer est avancé et que la tumeur ne peut être retirée par chirurgie, mais également en palliatif pour diminuer les douleurs. La chimiothérapie est habituellement un traitement injecté dans le sang pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, dont celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive au pancréas.
Le médicament de référence est la gemcitabine. En complément de ce traitement, et si une radiothérapie est indiquée, le 5 fluoro-uracile (ou 5-FU) est parfois utilisé. Plusieurs médicaments peuvent être donnés en même temps c’est ce que l’on appelle une association ou « polychimiothérapie ».
L’inconvénient de ces médicaments est leurs effets secondaires notamment sur la chute des cheveux, les nausées et les diarrhées fréquentes. En effet, les chimiothérapies s’attaquent aux cellules cancéreuses mais plus généralement aux cellules qui se multiplient rapidement et c’est le cas des cellules de la muqueuse digestive et celles des cheveux.

Quels sont les autres médicaments anticancéreux ?

De nouveaux médicaments sont disponibles dans l’arsenal thérapeutique du médecin.
On administre parfois une « thérapie ciblée » pour traiter les cancers. Comme son nom l’indique, cette thérapie va cibler des protéines présentes à la surface des cellules cancéreuses, qui participent à leur croissance et leur propagation. Dans le cancer du pancréas, les premières molécules n’offrent pas encore de résultats satisfaisants, néanmoins l'erlotinib, un « anti-récepteur du facteur de croissance épidermique », est déjà utilisé pour des patients ayant un cancer métastasé.
L’immunothérapie avec des molécules anti-PD1, qui bloque une protéine qui permet à certains cancers de se cacher vis-à-vis du système immunitaire, pourrait également à l’avenir être utilisée dans le cancer du pancréas. Cette thérapeutique offre déjà des résultats prometteurs dans certains cancers du poumon, du rein ou pour les mélanomes.
Plus récemment a été mis en évidence le rôle du microenvironnement de la cellule cancéreuse. Certaines cellules du microenvironnement de la tumeur seraient à l’origine de la production de facteurs de résistance à la chimiothérapie : ce serait notamment le cas des fibroblastes associés au cancer (« CAFs » en anglais) qui produisent en excès des facteurs de croissance et des facteurs de résistance à la chimiothérapie, comme l’interleukine 6 (secondaire à une hyperactivation de la voie mTOR/4E-BP1). Or, il existe déjà, des « inhibiteurs des voies de signalisation », développés dans d’autres maladies et qui seraient à même de jouer ce rôle bloqueur contre ce mécanisme de chimiorésistance. Un essai chez l’homme est en cours de réalisation.
Enfin, dans le cancer du pancréas métastasé, il est désormais possible de faire un séquençage génétique pour tester la présence de mutation. Dans ce contexte, il est possible de trouver des mutations, comme celle du BRCA1/2, qui sont présentent dans 7% des cas. Chez le malade souffrant d'un cancer du pancréas métastasé BRCA muté, il est possible de mettre en relais de la chimiothérapie conventionnelle à base de sels de platine, un traitement d'entretien par inhibiteur de PARP. Les premières études démontrent un arrêt de la progression du cancer sous ce traitement et un doublement de la survie.

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