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Médecine spatiale : les bains secs pour simuler l'impesanteur

Par Stéphany Gardier

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A chaque relève des spationautes qui travaillent dans la Station spatiale internationale, tous les mordus d'espace ont un petit pincement au cœur, peut-être même éprouvent-ils une réelle pointe de jalousie : quelle chance que d'aller passer quelques mois à regarder la Terre tourner par un hublot, délivré de la pesanteur !

 

S'ils savaient les ravages que produit cette apesanteur sur l'organisme, les fans d'escapades spatiales seraient peut-être moins nombreux ! Fonte musculaire, insomnies, maux de tête, de dos, modifications du métabolisme, dérèglement cardiovasculaire... La liste s'allonge au fur et à mesure que la recherche avance.

 

La médecine spatiale n'est pas une discipline très connue, et pourtant, elle est fondamentale pour comprendre et surtout tenter de réduire l'impact des missions sur le corps des spationautes. L'Institut français de médecine spatiale (Medes), qui se trouve à Toulouse, a communiqué hier sur un protocole qui vient de s'achever, et que relate Le Figaro.

 

Pour étudier ce qu'il se passe lors d'une mission dans l'espace, il faut évidemment recréer les effets de la microgravité. Jusqu'ici, le protocole, appelé « bed-rest », consistait à aliter des volontaires pendant plusieurs semaines, la tête en bas (une légère inclinaison de 6° seulement).

Cette fois-ci, le Medes a eu recours à une nouvelle technique, celle des bains secs. Douze volontaires de 20 à 45 ans ont ainsi passé 3 jours emmitouflés dans une bâche imperméable, immergés dans un grand bac rempli d'eau à 33 degrés.

En quelques heures, rapporte Le Figaro, les volontaires ont commencé à ressentir douleurs et symptômes. « Les modifications métaboliques consécutives à l'inactivité sont spectaculaires », explique un des responsables de l'expérience, le professeur Claude Gharib, qui résume : « C'est comme si le corps vieillissait de manière accélérée ! » 

 

La technique dont il est question était utilisée pour la première en France... Mais elle était déjà employée par les chercheurs russes depuis près d'un demi-siècle ! Principal avantage du bain sec à la russe : il simule les effets de la microgravité plus rapidement, ce qui permettrait de faire de substantielles économies. L'immersion sèche coûterait un tiers des protocoles classiques de bed-rest. Un détail qui a son importance face à une diminution constante des crédits de recherche.