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"Cernes, larmes, fatigue"

Comme Laure Manaudou, de nombreuses Françaises vivent mal leur post-partum

Par Mathilde Debry

Dans une story Instagram publiée samedi 20 mars, la championne olympique de natation Laure Manaudou s’est pour la première fois confiée sur la naissance de son troisième enfant et sur son difficile post partum.

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De nombreuses femmes (80%) sont sujettes à un baby blues après la naissance d'un enfant.
Pour 10 à 15% des Françaises, cette passe difficile peut aller jusqu’à l’installation d’une dépression post-partum.

"Merci les filtres d'enlever les cernes, les restes de larmes, la fatigue... Le post-partum d'un troisième c'est encore plus difficile. Ne croyez pas que c'est plus facile chez les autres". Dans une story Instagram publiée samedi 20 mars, la championne olympique de natation Laure Manaudou s’est pour la première fois confiée sur la naissance de son troisième enfant et sur son difficile post partum.

15% des femmes touchées par la dépression post partum

Comme Laure Manaudou, de nombreuses femmes (80%) sont sujettes à un baby blues après la naissance de leur enfant, même si ce n'est pas le premier. Pour 10 à 15% des Françaises, cette passe difficile peut aller jusqu’à l’installation d’une dépression post-partum, qu’il faut alors traiter avec des professionnels de santé.  

"Tout ce qui est sombre, on ne peut pas en parler"

Sans soins, la dépression post-partum peut durer jusqu’à trois ans. Mais malgré l’importance du phénomène, le baby blues ou la dépression post-partum sont encore largement tabous, comme l’explique Illana Weizman, doctorante en sociologie et auteure du livre Ceci est notre post-partum : défaire les mythes et les tabous pour s’émanciper (éditions Marabout). "Lorsqu’on devient mère, il y a cette idée omniprésente selon laquelle la seule émotion que l’on peut ressentir c’est le bonheur. Tout ce qui est sombre, on ne peut pas en parler", analyse la jeune maman, à l’initiative sur Twitter du désormais célèbre hashtag #balancetonpostpartum.

Elle ajoute : "ce n’est pas une problématique individuelle, au contraire, le problème est collectif et dû à un système qui nous abandonne pendant cette période. Lorsqu’on a intégré cela, alors on peut sortir de la culpabilité et réussir à en parler. Sur le long terme, il faut un changement de système, que le modèle patriarcal de la maternité prenne fin".