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Métastases

Cancer colorectal métastatique: changer de régime alimentaire n’augmente pas les chances de survie

Par La rédaction

Même en adoptant un régime alimentaire sain, les chances de survie à un cancer colorectal restent minces dès lors qu'il a métastasé. 

Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock
Peu importe le régime alimentaire, les chances de survie pour un cancer colorectal métastasé restent minces.
Dans cette étude, cinq régimes alimentaires ont été testés sur 1284 patients. Six ans plus tard, 86% d'entre eux étaient décédés.
Toutefois, soigné à temps et sans métastase, les personnes atteintes d'un cancer colorectal ont un taux de survie à cinq ans de 63%.

Une alimentation de qualité est déterminante pour combattre un cancer, mais pas quand il est trop tard. C’est la conclusion faite par des chercheurs des universités de Stanford et de Californie à San Francisco (Etats-Unis). Dans leur expérience, ils ont cherché à savoir quel était le meilleur régime alimentaire pour optimiser les chances de survie des malades atteints d’un cancer colorectal métastatique. Malheureusement, quel que soit le régime adopté, les chances de survie restent minces chez ce type de patients. Les résultats de cette étude ont été mis en ligne le 30 octobre 2020 dans le JAMA Network Open.

Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer aux Etats-Unis et en France, tous sexe confondus. Cependant, grâce à une meilleure prise en charge et un renforcement des dépistages, les chances de guérir de ce cancer se sont améliorées. S’il est traité suffisamment tôt, selon les chiffres de Santé publique France, le taux de survie à 5 ans d’un cancer colorectal est de 63%. En revanche, il s’amenait grandement dès lors que des métastases sont présentes.

Les facteurs de risque du cancer colorectal sont pour la plupart liés à notre mode de vie (alcool, tabac, sédentarité, surpoids) et sont donc facilement évitables. Toutefois, les plus grosses modifications à entreprendre pour prévenir la maladie doivent se faire au niveau de l’assiette. Une alimentation pauvre en fibres, associée à des excès de viande rouge ou de viandes transformées favorise la survenue du cancer colorectal. 

Cinq types de régimes alimentaires différents

C’est tout naturellement que les chercheurs se sont intéressés à l’alimentation pour tenter de guérir ce cancer. De précédentes études ont déjà démontré qu’un régime alimentaire composé de boissons sucrées ou avec un indice glycémique élevé favorisait les risques de récidive. A l’inverse, un régime basé des acides gras à longue chaîne, du poisson, des fibres, des noix, du café et des céréales complètes freinait le risque de rechute. Pour autant, aucune étude n’avait été réalisée pour déterminer le lien entre l’alimentation et la survie des personnes atteintes d’un cancer colorectal métastatique. 

Pour les chercheurs, le modèle alimentaire occidental est celui qui limite le plus les chances de survie à un cancer colorectal métastatique. Pour valider leur hypothèse, ils ont recruté 1 284 personnes atteintes entre 2005 et 2012 par le cancer colorectal avancé ou métastatique. 

Au début de l’expérience, en 2012, elles ont été invitées à remplir un questionnaire sur leur alimentation durant les quatre premières semaines de leur traitement. La moyenne d’âge des participants était de 59 ans et une grande partie d’entre eux se trouvait en situation de surpoids. 

Cinq régimes alimentaires étaient mis en concurrence afin de déterminer lequel serait le plus adapté pour optimiser les chances de survie: 

Aucune amélioration malgré le changement de régime

Sur les six années qu’a duré l’expérience, une écrasante majorité (86%, soit1 100 personnes) est morte de son cancer colorectal. Ce chiffre à lui seul démontre que, quel que soit le régime alimentaire, le risque de mortalité reste présent. 

La plupart des oncologues parlent d'une alimentation saine à leurs patients qui suivent activement un traitement contre le cancer, rappelle Cindy Kin, professeure à l’école de médecine de l’université de Stanford. D'autres études sont nécessaires pour comprendre les liens entre l'alimentation et les résultats pendant et après le traitement. Il est essentiel de répondre à cette question pour formuler des interventions diététiques réalisables afin de soutenir au mieux ces patients pendant le traitement et d'optimiser leurs résultats.

Si la qualité de la nourriture n’améliore pas les chances de rétablissement, elle peut néanmoins jouer un rôle sur certains facteurs. Comme le décrit Erin Van Blarigan, professeure  d’épidémiologie et de biostatistique à l’université de Californie à San Francisco: “Par exemple, notre équipe a récemment rapporté que les patients de cette même cohorte qui buvaient du café avaient une survie plus longue par rapport aux personnes qui ne buvaient pas de café.