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Économie

Restauration en Île-de-France : "on est content d'ouvrir !"

Par Amanda Breuer-Rivera

Deux semaines après l'autorisation de rouvrir les terrasses franciliennes, les professionnels de la restauration d'Île-de-France peuvent comme leurs homologues de métropole accueillir de nouveau des clients en salle. Un soulagement qui ne gomme pas les amertumes et inquiétudes.

Michele Ursi/iStock

L'ouverture des salles de restaurant, c'est une annonce qu'attendait depuis de long mois Pina Garetti, gérante de l'Etna à Pontoise (Yvelines). "J'attendais cette annonce même avant, souffle celle qui n'a plus travaillé depuis trois mois. Ouvrir du jour pour le lendemain ce n'est pas facile mais nous y sommes. Sur les 36 couverts nous n'en avons plus que 20, mais nous avons déjà 4 réservations.... Je raccroche quelqu'un appelle !"

Ce retour de l'accueil en salle en Île-de-France a été annoncé dimanche par le président de la République dans le cadre de l'accélération du déconfinement et de la relance de l'économie. Une mesure bien reçue par les autres professionnels franciliens qui servaient déjà des clients grâce à leurs terrasses. "On s'y attendait c'était ça ou la mort", rétorque Xavier Duval gérant de la brasserie "Le Moderne" à Pontoise (Yvelines).

Survie en temps incertain

Pour les restaurateurs ne servant qu'en salle, c'est un bol d'air qui permet peut-être de sauver leur établissement, pour les autres qui ont en moyenne récupéré 50% de leur chiffre d'affaires, c'est davantage un confort qu'une nécessité. "Ça va nous permettre d'augmenter le chiffre d'affaires surtout s'il pleut mais aussi de continuer à consommer après 23h l'heure de fermeture des terrasses à Paris," explique David Zenouda gérant de six établissements dans la capitale. "Personnellement je travaillais déjà avec ma grande terrasse, raconte Xavier Duval. On a pu servir une trentaine de couverts à l'intérieur mais on voit bien qu'il manque encore du monde." "On est content d'ouvrir, assure Sandra Touillou gérante du restaurant "Little bulle" (Paris XVIe). Avec les distanciations sociales on perd la moitié des couverts en salle mais on va mettre plus de monde en terrasse pour compenser. Le chiffre d'affaires en terrasse dépend énormément du climat."

Malgré ce mieux, de nombreuses interrogations demeurent. "Les premiers jours comme il a fait beau les clients se sont lâchés, rapporte Sandra Toulliou. Est-ce qu'ils accepteront de rentrer de nouveau ? Les gens se précipitent au restaurant mais peut-être que ça va s'atténuer comme dans les salons de coiffures. J'attends de voir les prochaines semaines et surtout l'évolution de la météo." Les membres du syndicat UMIH restent suspendus aux annonces sur les mesures sanitaires. "On demande à ce que les règles sanitaires soient assouplies et surtout qu'elles soient préconisées et non plus obligées, annonce David Zenouda également un des représentants du syndicat patronal UMIH 75. Ne pas pouvoir servir au comptoir, interdire les after-work ou les tablées d'anniversaire brident notre réouverture économique. Ce n'est pas le retour de la fête comme on l'imaginait..."

De son côté, Xavier Duval pense savoir comment il compte récupérer de l'argent. "Pour l'instant nous échangeons à l'amiable avec mon assurance mais je compte bien obtenir un dédommagement pour ma perte d'exploitation, affirme Xavier Duval. Je sais bien que je ne serais pas intégralement remboursé mais je ne me laisserai pas faire." Malgré l'amélioration progressive de l'exercice du métier, l'avenir semble encore difficile.