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Retour au travail : limiter les risques psycho-sociaux

Alors que les entreprises reprennent leurs activités, le sentiment de malaise et d'inquiétude pèse sur certains employés. L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) propose des solutions pour limiter les effets négatifs de la mise en place des gestes-barrières sur la santé mentale des employés.

Retour au travail : limiter les risques psycho-sociaux Gpointsudio/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des mesures strictes encadrent la reprise du travail dans les entreprises
  • L'institut pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles a édicté des règles pour que ces mesures ne génèrent pas de souffrance au travail

Fini la cafétéria, posters de prévention contre le Covid-19 partout et jamais à moins d'1 m de ses collègues. Le retour au travail n'est pas vraiment celui attendu par certains qui espéraient un "retour à la normal". Pourtant le Covid-19 circule toujours. Pour aider les entreprises et leurs salariés à reprendre le cours de leur vie au bureau, l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) a publié une liste de recommandations pour éviter que la cohabitation parfois anxiogène avec le virus ne se transforme en souffrance au travail.

Plus d'encadrement

Pour l'INRS nier l'impact du Covid-19 sur la vie des employés et surtout de l'entreprise serait une erreur. L'Institut recommande vivement aux employeurs de multiplier les démarches d'empathies et notamment d'accueillir individuellement chaque employé. "Ce temps d’accueil permettra de formaliser le retour et de repérer les situations individuelles compliquées, pour proposer éventuellement une prise en charge personnalisée, par le service de santé au travail, le service des ressources humaines, l’assistante sociale de l’entreprise..." propose l'Institut.

Or la multiplication des affiches rappelant les gestes-barrières ou des bandes au sol pour le respect des distances de sécurité peuvent à la fois rassurer... et inquiéter sur leur respect par les collègues. Pour anticiper ces angoisses, les chercheurs conseillent de prendre le temps d'expliquer et de former les employés à ces nouvelles règles de travail. Ils recommandent également de réaliser un retour d'expérience sur les méthodes de travail essayés durant le confinement. "Il s’agira de tirer les enseignements de la façon dont l’entreprise et les collectifs de travail ont fonctionné, de valoriser et conserver ce qui a été vertueux et de pointer les difficultés éprouvées par les salariés" justifie l'INRS. Pour les chercheurs ce sera notamment l'occasion de "valoriser" les bonnes démarches, "cultiver le sentiment d'utilité" et pérenniser les méthodes qui fonctionnent.

Gare aux contre-coup du confinement

Pour l'INRS, les employeurs doivent renoncer à rattraper la perte d'activité lié au confinement. "La crise sanitaire a créé un climat d’incertitude ayant nécessairement engendré une certaine tension psychologique, source de fatigue et d’inquiétude. Au sortir de la crise, les salariés ne seront pas reposés, ni détendus, comme s’ils revenaient de congés" rappellent les chercheurs. Difficile dans ce cadre de trop en demander aux salariés.

Tous les employés n'ont pas vécu de la même façon le confinement : certains ont pu toucher télétravailler, d'autres ont du prendre des risques, certains ont toucher des primes alors que d'autres subissent des baisses de rémunérations etc. Ces différentes réalités peuvent créer des jalousies et tensions au sein des entreprises, les chercheurs de l'Institut conseillent fortement aux entreprises de ne pas ignorer ces tensions qui peuvent dégrader les conditions de travail et donc peser sur la santé mentale des employés.

Plus de transparence

La crise sanitaire s'est également muée en crise financière. L'INRS recommande vivement de communiquer en toute transparence sur la situation de l'entreprise. "En leur fournissant des éléments factuels sur la marche de l’entreprise, expliquent les chercheurs, ses perspectives économiques et sociales, les évolutions d’organisation et de procédures, les mobilités internes… Cela permettra d’atténuer le sentiment d’insécurité." De la même façon, l'Institut recommande de communiquer régulièrement sur les processus de déconfinement afin de désamorcer les rumeurs, interprétations ou craintes... quitte à assumer ne pas tout savoir.

Une transparence qui doit également s'exercer auprès du public - si l'activité de l'entreprise possède cette dimension. Cela permet également de désamorcer des impatiences ou agressions du public face à un service dégradé.

De manière global l'INRS recommande de renforcer le dialogue social au sein des entreprises et d'associer le plus possible les instances représentatives du personnel pour réduire le sentiment d'insécurité des salariés. "Les instances représentatives du personnel doivent être autant que possible associées à la conception et la mise en place des modalités de déconfinement car ces modalités auront un impact important en matière de santé et de sécurité, mais aussi en matière de prévention des conflits et des risques psychosociaux" affirme l'INRS.

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