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Troubles de l'humeur, idées suicidaires...

Un traitement anti-calvitie favoriserait la dépression

Par Chloé Savellon

L'Agence nationale de sécurité du médicament met en garde contre les effets indésirables d'un médicament à base de finastéride prescrit pour traiter la calvitie.

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Si certains hommes sont démoralisés à l'idée de perdre leurs cheveux, le fait de prendre un traitement contre la calvitie pourrait bien aggraver cet état de déprime. En effet, les médicaments à base de finastéride (Propecia et génériques) utilisés pour stopper la chute des cheveux seraient responsables de plusieurs cas de dépression, et plus rarement, d'idées suicidaires. Dans un communiqué daté du 26 octobre, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met en garde les patients et les professionnels de santé contre ce traitement. « Tout changement d’humeur doit conduire à une interruption du traitement et à une surveillance », prévient l'Agence du médicament. 

Contre-indiqué chez la femme, le finastéride est également administré à 5mg (Chibro-Proscar et génériques) aux hommes souffrant d'hypotrophie bénigne de la prostaste. Si ces effets indésirables ont été signalés depuis la commercialisation de Propecia en 1999 pour la dose de 5mg, l'ANSM précise donc que le risque de dépression figure dorénavant aussi dans celle du finastéride 1 mg. « Suite au dernier rapport européen de sécurité de ces médicaments, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a demandé une modification des documents d’information de toutes les spécialités 1 mg et 5 mg afin d’avertir les professionnels de santé et les patients sur les risques de changements d’humeur, d’idées suicidaires et de dépression », rappelle l'ANSM.

Des troubles sexuels s'ajoutent à la liste d'effets indésirables 

Le finastéride est une molécule qui bloque une enzyme située dans le cuir chevelu et les organes sexuels. Prescrit à petite dose, il a pour effet de décélérer la chute de cheveux. Mais son action affecte également la production de testostérone et provoque des troubles d'ordre sexuel (diminution de la libido, difficultés d'érection et d'éjaculation). Dans son rapport, l'Agence du médicament rappelle qu'il est « possible d'observer une persistance de ces troubles sexuels » après l'arrête du traitement. Elle précise également que plusieurs cas de cancer de sein chez des hommes traités au finastéride ont été diagnostiqués.