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Anti-vieillissement

Alzheimer : danser ralentit le déclin cognitif

Par Anne-Laure Lebrun

La danse permettrait de contrecarrer les effets du vieillissement dans le cerveau des seniors et améliore leur équilibre. 

MadrugadaVerde/epictura

Danser pour rester jeune. C’est le message porté par une étude présentée dans Frontiers in Human Neuroscience. Ces travaux montrent que pratiquer la valse, le tango ou encore le fox-trot permettrait de ralentir l’apparition des signes de vieillissement cérébral, et protégerait ainsi des démences comme la maladie d’Alzheimer.

Pour démontrer les bienfaits de la danse, les chercheurs du centre des maladies neurodégénératives de Magdebourg (Allemagne) ont étudié pendant 18 mois 26 volontaires âgés en moyenne de 68 ans. Quatorze d’entre eux ont pris des cours de danse, tandis que les autres participants ont pratiqué une activité physique plus traditionnelle comme des exercices d’assouplissement, du vélo ou de la marche nordique.

« Dans le groupe de danse, nous avons essayer d’apprendre aux seniors une danse différente chaque semaine comme le jazz ou les danses latino-américaines, décrit le Dr Kathrin Rehfeld, auteure principale de l’étude. Les pas, le placement des bras, la vitesse et le rythme étaient modifiés toutes les semaines pour qu’ils soient maintenus dans un processus d’apprentissage. Le plus grand défi pour eux a été de se rappeler les chorégraphies alors qu’ils étaient soumis à la pression du temps et ne recevaient aucune instruction des professeurs »


Le volume de l'hippocampe s'accroit

Une épreuve qui a porté ses fruits. En étudiant le cerveau des volontaires, les chercheurs ont constaté que le volume de l’hippocampe, zone qui joue un rôle central dans la mémoire et la capacité à se repérer dans l’espace, a augmenté chez tout le monde. Néanmoins, les bénéfices sont nettement meilleurs dans le groupe des danseurs. Ces derniers présentent par ailleurs un meilleur équilibre.

« Avec cette étude, nous montrons que deux types d’exercice physique augmentent la région cérébrale liée au déclin cognitif, mais seulement la danse a abouti à des changements visibles en améliorant l’équilibre des volontaires », résume la chercheuse.

Des thérapies alternatives

Fort de ces résultats, l’équipe tente de mettre au point un programme mélangeant la pratique de la danse et de la musique. «  Nous voulons évaluer un système surnommé ”Jymmin”. Il s’agit d’un capteur qui génère des notes et des mélodies en fonction des mouvements effectués par les patients. Nous savons que les malades atteints de démence réagissent vivement lorsqu’ils écoutent de la musique alors nous aimerions combiner les bienfaits de l’activité physique et de la musique », explique Kathrin Rehfeld.

Dans le même esprit, des chercheurs de l’Inserm ont lancé un projet de recherche baptisé « La caravane de la mémoire » au début de l’année 2017. Il vise à démontrer que la musique et le tango sont bénéfiques aux malades d’Alzheimer.

L’originalité de ce projet est qu’il est itinérant. Des danseurs, musiciens et chercheurs feront des haltes dans des communes de Côte d'Or, de la Nièvre, le Cher, le Var. Des ateliers seront aussi organisés ailleurs en Europe et jusqu'en Amérique du Sud. A chaque fois, de nouveaux professeurs seront formés afin d'inscrire le projet dans la durée. Le but est aussi de valider ce procédé scientifiquement en publiant une étude dans un journal scientifique.