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QUESTION D'ACTU

Les médicaments anti-alcool à l’assaut de l’Europe

Avec le Selincro autorisé par l'Agence du médicament (Ema), l'Europe élargit son arsenal thérapeutique contre les dépendances à l'alcool. Il est vrai que nous détenons le record du monde de la consommation.

Les médicaments anti-alcool  à l’assaut de l’Europe VALINCO/SIPA




Le Nalméfène (Selincro) vient d’obtenir son autorisation européenne de mise sur le marché. Les spécialistes espèrent qu’il sera disponible en France au plus tard fin 2013. Ce produit s’adresse à des adultes dépendants à l’alcool, à consommation élevée (>60g/jour pour les hommes et >40 g/jour pour les femmes), qui ne sont pas disposés à s’engager dans l’abstinence totale mais qui souhaitent réduire leur consommation.  
Cette molécule s’ajoute à l’arsenal thérapeutique pour lutter contre la dépendance à l’alcool. Le Baclofène, ce décontractant musculaire, est déjà fréquemment prescrit hors AMM et deux essais cliniques sont actuellement menés en France à la fois en médecine de ville et à l’hôpital pour valider son efficacité et sa tolérance. Un autre médicament est également dans sa dernière phase de test dans le sevrage alcoolique, l’oxybate de sodium, ou Alcover. 

Pour les industriels, l’Europe représente un marché potentiel de premier choix. Avec 12,5 litres d’équivalent d’alcool pur en moyenne par an, les Européens sont les plus grands consommateurs d’alcool au monde. « L’Europe a le triste honneur de consommer deux fois plus d’alcool que la moyenne mondiale, avec des conséquences évidentes et attestées pour les buveurs, leur entourage et la société », déclarait en mars 2012  Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’Oms pour l’Europe.
Le taux le plus élevé d’usage de l’alcool se rencontre en Europe du Centre-Est et de l’Est (14,5 litres d’alcool pur par adulte et par an), comparé à 12,4 litres en Europe du Centre-Ouest et de l’Ouest, à 11,2 litres en Europe du Sud et à 10,4 litres dans les pays nordiques.

Bien que la consommation d’alcool par habitant n’ait pratiquement pas évolué au cours de ces dix dernières années en Europe, note l’Oms, celle des adultes a augmenté dans les pays nordiques et en Europe de l’Est, alors qu’elle a accusé un recul en Europe de l’Ouest et du Sud.

En 2004, le taux normalisé de mortalité due à l’alcool pour 100 000 habitants était de 57 pour les hommes et de 15 pour les femmes dans l’Union européenne . L’alcool est la première cause de décès chez les jeunes hommes européens. Dans la tranche d’âge de 15 à 29 ans, pas moins d’un décès sur quatre lui est imputable.

Le coût direct de la consommation d'alcool pour l'Union européenne en 2003 a été de 125 milliards d'euros (chiffres compris entre les estimations extrêmes de 79 et 220 millions) ; ce chiffre est équivalent à 1,3 % du produit intérieur brut et est à peu près le même que celui donné récemment pour le tabac. Le coût indirect essaye de tenir compte de la valeur attribuée à la souffrance et plus généralement à la vie humaine en comptabilisant les années de vie « gâchées » à la suite des dommages de l'alcool (maladies, accidents, délits et crimes). En 2003, ces coûts ont été estimés à 270 milliards d'euros.

Un  Plan d’action européen 2012-2020, approuvé par les 53 États membres de la Région européenne de l’OMS a été adopté en  2011. Il vise à développer des politiques concertées pour agir sur la réglementation du prix de l’alcool, la lutte contre l’alcool au volant et la restriction du marketing pour l’alcool .

 

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