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Parasites

Schizophrénie : forte association à la toxoplasmose, un parasite du chat

Des chercheurs ont découvert de nouvelles preuves d’un lien entre la schizophrénie et l’infection fréquente par un parasite du chat, Toxoplasma gondii.

Schizophrénie : forte association à la toxoplasmose, un parasite du chat Astova/istock




Toxoplasma gondii est un parasite très commun du chat, fréquemment retrouvé dans leurs déjections, et qui peut infecter de nombreuses personnes, ainsi que leur cerveau.

Il ne provoque pas de symptômes chez la plupart des personnes infectées, mais les cas graves de toxoplasmose peuvent être dangereux en particulier chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli chez lesquelles il provoque un syndrome pseudo-grippal et une inflammation du cerveau.

Il en est de même au cours de la grossesse : les femmes enceintes doivent éviter les chats, car le parasite peut provoquer des anomalies fœtales ou même une fausse couche.

Un lien avec des troubles et des maladies neurologiques

En dehors de ces dangers connus, d’autres risques neurologiques et psychiatriques associés au parasite sont suspectés et un nombre croissant d’études suggèrent qu'il se passe quelque chose dans le cerveau des personnes infectées, même si elles n’ont eu aucun symptôme initial.

Une relation de cause à effet n’a pas été établie, mais le parasite a été fréquemment associé à une multitude de modifications du comportement. Pratiquement tous les animaux à sang chaud peuvent être infectés par Toxoplasma gondii et lorsque le parasite pénètre dans leur corps et leur cerveau, des comportements inhabituels se produisent.Chez les rongeurs, les animaux perdent apparemment leurs inhibitions, deviennent plus aventureux et perdent même leur aversion pour les odeurs de chat.

Le même type de comportement à risque a été observé dans des études humaines, des accidents de voiture à l'activité entrepreneuriale, où des liens ont été documentés avec les infections à Toxoplasma gondii. D'autres études suggèrent même que le parasite est associé à une augmentation des taux de suicide, et à toute une gamme de troubles neurologiques, notamment l'épilepsie, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson.

Un lien ancien et croissant avec la schizophrénie

Dans cette perspective, une nouvelle étude, dirigée par des chercheurs de l'hôpital universitaire de Copenhague, au Danemark, a analysé les données de plus de 80 000 personnes danoises ayant pris part à une étude sur les donneurs de sang. Pour déterminer les liens entre les troubles mentaux et les infections à Toxoplasma gondii et à un autre agent pathogène commun, le cytomégalovirus (CMV), les chercheurs ont identifié 2 591 personnes dans la cohorte qui avaient également des maladies psychiatriques.

Ils ont alors recherché dans leur sang des anticorps contre ces deux agents infectieux.
En ce qui concerne Toxoplasma gondii, les analyses de sang ont révélé que les sujets infectés sont près de 50% plus susceptibles (odds ratio = 1,47) d'être diagnostiqués schizophrènes par rapport à ceux sans infection. Comme l'expliquent les chercheurs, l'association est encore plus forte (OR = 2,78) lorsque l'on prend compte la temporalité, c’est-à-dire que l'on ne tient compte que des 28 cas de schizophrénie diagnostiqués après la date de la collecte de sang : cela signe l’antériorité de l’infection à Toxoplasma gondii sur la déclaration de la maladie schizophrénique.

Selon les chercheurs, cela « corrobore le fait que Toxoplasma gondii a un effet sur le taux de schizophrénie » et que l'infection avec ce parasite (contenu dans les déjections des chats et associé à une inflammation chronique du cerveau) pourrait être un facteur contributif de la schizophrénie. Bien que le lien entre le parasite et la schizophrénie ait été observé dans des recherches antérieures, les chercheurs affirment que leur étude est la première à examiner l'antériorité de l'exposition à Toxoplasma gondii.

La relation de cause à effet pas encore établie

Néanmoins, il est important de noter qu’il ne s’agit toujours pas d'une preuve définitive de la relation de cause à effet entre infection à Toxoplasma gondii et schizophrénie, en particulier parce que cette infection est fréquente et que l’association peut être fortuite.
En dépit de ces limites, les chercheurs affirment que leurs découvertes s'ajoutent aux preuves scientifiques de plus en plus nombreuses établissant un lien entre l'infection à Toxoplasma gondii et la schizophrénie.

En attendant, pour minimiser votre risque d’infection à la toxoplasmose, veillez à toujours cuire les aliments, à bien laver les fruits et les légumes, à porter des gants pour le jardinage et à faire très attention lorsque vous nettoyez la litière du chat.

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