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Anthropomorphisme

Et si mon chat était bien plus qu'un simple animal...

D'après une étude récemment publiée par une équipe de chercheurs néerlandais, 27% des propriétaires de chats auraient tendance à les considérer non pas comme un animal, mais plutôt comme leur enfant. Alors, s'agit-il là d'un antropomorphisme poussé à l'extrême, ou finalement, d'un lien somme toute assez normal ?

Et si mon chat était bien plus qu'un simple animal... SeventyFour / IStock

  • Publié le 24.02.2022 à 14h00
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Votre chat, c’est un peu toute votre vie. Vous lui parlez beaucoup, vous rechignez à le laisser seul et, chaque nuit (ou presque) il dort lové dans vos bras… En clair : vous l’aimez beaucoup. 

Vous l’aimez tellement que, rapidement, il s’est mis à occuper une place très importante dans votre vie. C’est normal, vous dites-vous, votre chat n’est pas n’importe qui. D’ailleurs, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un vulgaire chat. Non, votre chat c’est un peu comme… votre enfant. 

Mais alors, est-ce grave docteur ? La réponse est non, ou du moins, vous pouvez être rassuré : vous n’êtes pas seul ! En effet, selon une étude récemment publiée dans l’“International Journal of Environmental Research and Public Health”, vous auriez même ça en commun avec plus d’une personne sur quatre. 

Eh oui, 27% des propriétaires de chats auraient tendance à les considérer comme leur enfant. Mais pourquoi? Qu’est-ce qui nous amène à considérer notre chat non plus comme un chat, mais comme un être à part entière? Comment le chat devient-il tantôt l’enfant, tantôt l’ami ou tantôt encore le membre préféré de la famille? Et surtout, quelles conséquences pour ses propriétaires?

Le chat : l’ami, l’enfant, le membre de la famille ?

Revenons à nos moutons et à cette étude réalisée par une équipe de chercheurs néerlandais. Sur les 1 800 propriétaires interrogés, seuls 14% ont déclaré considérer leur chat comme un animal. 

Qu’ont donc répondu les autres ? C’est simple : à leurs yeux, leur chat est soit un membre de leur famille (52%), leur enfant (27%) ou, dans une moindre mesure, leur meilleur ami (7%). En somme, pour la grande majorité des gens, un chat n’est jamais juste un chat. 

Mais pourquoi cet étrange rapport au chat vous demandez-vous? Eh bien, contre toute attente répond Jean-Yves Gauchet, vétérinaire et spécialiste de la ronronthérapie, ça n’a rien de très surprenant. En effet, explique-t-il, “le chat est par lui-même un bébé. C’est un bébé animal avec lequel on peut aller plus loin, c’est presque un bébé para-humain”

Un para-humain, kesako ? L’auteur de “Ronronthérapie : le mode d’emploi” nous en dit plus : “Le chat est un bébé. Il est petit, il a besoin de ses propriétaires, on peut le caresser et il est demandeur de caresses, parfois même plus qu’un chien. Ce n’est donc pas étonnant que l’on soit très attiré par lui”.

Ok, un chat c’est petit, mignon, drôle parfois, on l’aime bien, on s’y attache un peu (voire beaucoup). Mais qu’est-ce qui nous pousse à lier un tel lien avec lui ? Déjà, tout est là, un chat c’est “cute” et par conséquent, “c’est vraiment avec lui que les gens deviennent complètement gaga” explique Jean-Yves Gauchet. Pour autant, précise l’expert, ça ne s’arrête pas là, il y a aussi une question de transfert.

Votre chat est votre enfant : c’est une question de transfert

Si, pour vous, votre est bien plus qu’un chat, plus précisément que vous le considérez comme votre propre enfant ou bien votre meilleur ami, et bien, cher ami, vous faites probablement un transfert. 

Un quoi ? Un transfert émotionnel. Derrière cette notion de psychanalyse un chouïa compliquée, se cache une idée on ne peut plus simple. En gros, vous reportez certains sentiments vers quelqu’un ou quelque chose d’autre. 

Or ici, si l’on s’en tient à l’étude menée par les chercheurs néerlandais, ce serait les femmes de moins de 35 ans, vivant seules et donc sans enfant, qui auraient le plus souvent tendance à considérer leur chat comme leur enfant. D’autre part, avance aussi l’étude, les personnes qui traitent leur chat comme leur meilleur ami (ici, une majorité d’hommes !) vivraient, eux aussi, seuls et auraient, probablement, un cercle d’amis relativement restreint. 

Ainsi, dans le premier cas de figure, les femmes transfèrent sur leur chat l’amour qu’elles ne peuvent pas transmettre à un enfant et dans le second, hommes et femmes transfèrent sur le chat l’affection qu’ils n’ont pas ou peu le loisir de transmettre à leurs amis. 

Une analyse qui, d’après le spécialiste de la ronronthérapie, tombe sous le sens : “Dans un foyer où la personne vit seule, encore plus si elle est isolée, les liens qui se tissent avec le chat sont très forts. Il y a presque un dialogue qui s’engage avec lui, on peut lui poser une question et il répond par le miaulement. C’est une vraie conversation”.

Du transfert, mais pas que

C’est donc ça. Outre le transfert, il y a également la question du dialogue, de la compagnie. Et pour cause, lorsque l’on vit seul, et encore plus si l’on est isolé, le chat fait office de soutien émotionnel.

Brunilde Ract-Madoux, éthologue, nous en dit plus : “Pour les personnes qui vivent seules, l’animal de compagnie -dans ce cas précis, le chat- est une vraie présence. C’est un contact affectif, un être auquel on raconte tout, qui ne nous juge pas et qui est toujours présent”. 

En ce sens, développe la spécialiste du comportement des chats, “c’est un support émotionnel très présent, et c’est pour cette raison que l’animal, dans ce que l’on appelle la médiation animale, devient le médiateur entre, par exemple, un thérapeute et une personne âgée. Par sa simple présence, il procure des émotions positives”. 

Par ailleurs, ajoute l'auteur de “Pourquoi mon chat n’aime pas les portes ouvertes”, les liens qui se tissent entre un chat et sa propriétaire sont souvent plus forts que ceux qui existent entre un chat et son propriétaire masculin. 

En effet, comme nous l’avons dit plus haut, ce sont les femmes qui auraient plus largement tendance à considérer leur chat comme un bébé. Or, outre la possibilité d’un transfert, Brunilde Ract-Madoux évoque autre chose.

La particularité de la relation femme-chat

Ainsi, l’éthologue insiste sur la particularité de la relation qui unie une femme à son chat. Elle s’explique : “On sait que les femmes et les hommes n’ont pas la même manière de se comporter avec les animaux. Mais, si les femmes font preuve d’une sensibilité particulière envers les animaux, elles sont encore plus sensibles aux chats. Les hommes, quant à eux, sont davantage liés aux chiens”.

Un point sur lequel Sandie Decortiat, comportementaliste et directrice d’Educhateur France, la rejoint : "Grâce à certaines études scientifiques, nous savons que le cerveau féminin répond davantage aux sons. Or, cela peut expliquer le lien qui unit les femmes aux chats. Elles répondent davantage aux miaulements que les hommes”.

En somme, si le chat a tendance à nous rendre, nous tous, un peu gaga, il rend les femmes encore plus accros. Dès lors, entre lien unique et transfert, on comprend mieux pourquoi de petit animal mignon, le chat peut soudain passer à petit enfant. Et, finalement, blague à part, il n’y a pas vraiment de quoi s’inquiéter !

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