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Covid-19 : les descendants de Neandertal mieux protégés

Par Jean-Guillaume Bayard

Les personnes qui survivent à un épisode de Covid-19 avec des symptômes légers ou même sans aucun symptôme peuvent remercier leurs ancêtres néandertaliens. Elle sont porteuses d'une mutation génétique qui permet de réduire le risque d’infection grave.

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Une mutation génétique présente dans l'ADN de Neandertal réduit de 22% le risque d’infection grave à la Covid-19.
La région génétique impliquée affecte la réponse immunitaire du corps aux virus à ARN, comme le coronavirus ou encore l’hépatite C ou le virus du Nil occidental.
Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certains patients sont plus durement touchés par le virus que d’autres, notamment les patients à la peau noire, avancent les chercheurs.

Merci Neandertal ! Des chercheurs allemands ont découvert une mutation génétique présente dans l'ADN de cette branche de nos ancêtres qui réduit de 22% le risque d’infection grave à la Covid-19. Cette mutation a également été observée dans environ 30% des échantillons provenant de personnes d’origine européenne et asiatique. Ces résultats ont été publiés le 22 janvier dans le PNAS.

Le chromosome 12 en cause

La région génétique impliquée affecte la réponse immunitaire du corps aux virus à ARN, comme le coronavirus ou encore l’hépatite C ou le virus du Nil occidental. “Cette région code pour des protéines qui activent des enzymes importantes lors d'infections par des virus à ARN, ont précisé les chercheurs. Un haplotype sur le chromosome 12 est associé à une réduction d'environ 22% du risque relatif de devenir gravement malade avec la Covid-19 lorsqu'il est infecté par le SRAS-CoV-2, est hérité de Néandertal.” L’haplotype est présent dans toutes les régions du monde mais l’est “dans les populations d'Eurasie et des Amériques à des fréquences porteuses qui atteignent et dépassent souvent 50%”, ajoutent les scientifiques.

Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certains patients sont plus durement touchés par le virus que d’autres, notamment les patients à la peau noire, avancent les chercheurs. “Les Néandertaliens, qui ont disparu il y a environ 40 000 ans, ont vécu aux côtés des humains modernes et parfois les ont croisés en Europe et en Asie mais pas en Afrique, et les personnes d'origine purement africaine ne sont pas porteuses d'ADN de Neandertal”, poursuivent l'équipe de scientifiques. Des études précédentes ont révélé qu’entre 1 et 5% de notre ADN moderne provient de Neandertal.

Un autre gène du Neandertal favorise lui les formes graves

Pour l’étude, les chercheurs ont utilisé des échantillons prélevés sur plus de 2 200 personnes avec des cas graves d’infection à la Covid-19. Ils ont d’abord découvert une région génétique qui affecte la susceptibilité à une maladie grave. Ensuite, ils ont vérifié l'ADN prélevé sur les squelettes de quatre humains anciens - un Néandertalien de 70 000 ans de Sibérie, un Néandertalien de 50 000 ans de Croatie, un Neandertal de 120 000 ans de la grotte de Denisova en Sibérie et un datant de 80 000 ans. Ils ont constaté que les quatre échantillons portent les mêmes versions de cette séquence génétique.

L’an dernier, la même équipe de chercheurs a découvert que d’autres gènes issus de Neandertal augmenteraient, en revanche, le risque de maladie grave. Il s’agit du chromosome 3 qui multiplierait par trois les risques de développer une forme sévère de détresse respiratoire. Ce fragment est présent dans 50 % de la population d’Asie du Sud, chez 16 % des Européens mais quasiment absent chez les populations africaines.