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QUESTION D'ACTU

Scandales sanitaires à la Une





La semaine dernière, les Prs Even et Debré nous affirmaient qu’un médicament sur deux était inutile, aujourd’hui, le Pr Gilles-Eric Séralini publie les résultats d’une étude montrant que des rats nourris au maïs OGM développaient deux fois de tumeurs que ceux ayant bénéficié d’une alimentation normale.
Parce qu’elles touchent à notre bien le plus précieux, la santé, ces deux affaires ont bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle. Mais le mode opératoire utilisé par les protagonistes explique également cette fièvre contagieuse. Saisir directement l’opinion sur des sujets sanitaires brûlants, c’est l’assurance de voir l’émotion prendre le dessus sur la raison. Or la science et la médecine se fondent sur l’observation, l’évaluation, l’expertise et le recul. En s’affranchissant d’une de ses étapes, c'est l’édifice qui tremble.

De même que plusieurs experts s’étaient élevés il y a une semaine contre les approximations et les erreurs contenues dans le livre des Pr Even et Debré, la presse se fait aujourd’hui l’écho des remises en cause de la méthodologie de l’étude conduite par le Pr Séralini. Dans le journal La Croix, Gérard Pascal, directeur de recherche à l’Inra et spécialiste de la sécurité alimentaire considère que l’étude souffre de deux « vices » majeurs : « Le nombre d’animaux par lot – 10 au lieu des 50 recommandés en cancérogénèse – est insuffisant. Par ailleurs,  cette souche de rats est connue pour développer spontanément des cancers. Dès lors, estime Gérard Pascal, on évite justement de les utiliser dans la recherche sur la cancérogénèse. »

En jetant ces pavés dans la mare sanitaire, ces médecins provoquent et secouent le cocotier d’institutions trop souvent enfermées dans des certitudes. Ils  contribuent grandement à la démocratie sanitaire. Mais en jouant sur le registre de la peur et du scandale avec ces effets de manche, ils nous aveuglent là où ils devraient nous éclairer. Dans ce cas, la sanction populaire n’est jamais loin. La parole de l’expert risque de devenir aussi volatile que celle du politique.

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