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QUESTION D'ACTU

6 mois de recul

Greffe de foie : la Suisse pionnière du don entre séropositifs

Après 6 mois de silence, la Suisse annonce avoir réalisé la première greffe de foie entre patients séropositifs. Le patient n’a pas connu de recrudescence virale, ni fait de rejet.

Greffe de foie : la Suisse pionnière du don entre séropositifs Capture d'écran de la vidéo Youtube




Avant les Etats-Unis, ce sont nos voisins suisses qui ont réalisé la première greffe de foie entre patients séropositifs. Les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) annoncent cette première mondiale ce 25 avril dans l’American Journal of Transplantation. Ils ont patienté six mois avant de communiquer sur cette intervention pionnière, et en font un premier bilan très positif.

Une trithérapie adaptée

En Suisse, le don d’organes entre personnes séropositives est autorisé depuis 2007. Mais ce n’est qu’en octobre 2015 que l’opération a eu lieu au sein des HUG. Un homme de 75 ans, diagnostiqué en 1989 et décédé d’une hémorragie cérébrale avait accepté de donner ses organes. Le receveur, lui, a reçu son diagnostic en 1987. Informé des risques d’une telle greffe, il a accepté l’intervention.

Les chirurgiens ont évoqué la possibilité qu’avec la greffe, la transmission d’une nouvelle souche du VIH chez le patient affecte l’efficacité de la trithérapie, ou provoque un rejet de l’organe. Les deux patients étaient traités depuis plusieurs années, ils n’avaient donc plus de charge détectable. Le traitement a tout de même été adapté afin de correspondre aux caractéristiques du virus du donneur.

« Le donneur est aussi important que le receveur puisqu’on doit trouver un traitement qui puisse stopper la multiplication du virus du donneur et du receveur, explique le Pr Alexandra Calmy, responsable de l’unité VIH/SIDA aux HUG. C’est un double défi pour lequel on a assez peu de temps : lorsqu’on nous appelle, c’est de manière impromptue et forcément urgente. »



Désengorger les listes d’attente

Après six mois de recul, le virus n’a pas connu de résurgence dans l’organisme du receveur. L’organe n’a pas non plus présenté de signe de rejet. Un signe d’espoir pour l’équipe genevoise, car cette réussite ouvre une nouvelle voie dans la prise en charge des patients séropositifs. Environ 15 % des décès dans cette population sont liés à des maladies du foie. Ouvrir la greffe entre personnes diagnostiquées positives devrait donc désengorger les listes d’attente.

C’est également le parti qu’ont pris les Etats-Unis, qui ont eux aussi réalisé une première greffe entre séropositifs en mars dernier. La levée de l’interdiction élargirait le nombre de donneurs potentiels de 500 patients par an – soit 1 000 patients receveurs de plus pour un foie ou un rein.

La France semble y réfléchir. « Des associations de patients nous ont contactés dans ce sens, expliquait récemment à Pourquoidocteur le Pr Olivier Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe organes-tissus à l’Agence de la biomédecine. Des réflexions ont été engagées, mais aucune décision n’a encore été rendue. » Mais il est vrai qu’actuellement la pénurie est grave dans le domaine du don d’organe. En dix ans, le nombre de personnes en liste d’attente a doublé.

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