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QUESTION D'ACTU

Obésité

Perdre du poids en mangeant à volonté ? Ce serait possible !

Agir sur un groupe de cellules du cerveau pourrait permettre de perdre du poids, sans modification du régime alimentaire. 

Perdre du poids en mangeant à volonté ? Ce serait possible ! Liudmila Chernetska/istock




L'ESSENTIEL
  • Un groupe de neurones de l'hypothalamus est associé à l'accumulation des graisses et à la prise de poids.
  • Mais une enzyme permet de l'activer et donc de déclencher la perte de poids, sans modification de l'alimentation.
  • Un traitement est en cours d'étude, mais les premiers résultats sont "remarquables".

Et si le cerveau était la clé pour perdre du poids ? Selon des chercheurs de l’Institute for Basic Science, situé en Corée du Sud, des cellules cérébrales pourraient être la clé pour permettre la perte de poids chez les personnes obèses, sans modification de l'alimentation. Dans la revue spécialisée Nature Metabolism, ces scientifiques présentent leurs travaux. 

Obésité : un groupe de neurones lié à la régulation du poids 

"L’équilibre complexe entre l’apport alimentaire et la dépense énergétique est supervisé par l’hypothalamus du cerveau, précisent-ils en préambule. Bien que l’on sache que les neurones de l’hypothalamus latéral sont connectés au tissu adipeux et sont impliqués dans le métabolisme des graisses, leur rôle exact dans la régulation du métabolisme des graisses reste un mystère." Cette étude sur des souris a permis de révéler le rôle d’un groupe de neurones présents dans l’hypothalamus. Celui-ci exprime "spécifiquement le récepteur du neurotransmetteur inhibiteur "GABA (acide gamma-aminobutyrique)" et est "associé à la sous-unité α5 du récepteur GABAA et a donc été nommé groupe GABRA5". Plus concrètement, en observant des souris obèses, les scientifiques coréens ont remarqué un ralentissement significatif du déclenchement du stimulateur des neurones GABRA5. Ils ont ensuite essayé d’inhiber l’activité de ces neurones GABRA5 et cela a entraîné une réduction de la production de chaleur, donc de la consommation d’énergie, dans le tissu adipeux brun, entraînant une accumulation de graisse et une prise de poids. "Lorsque les neurones GABRA5 de l’hypothalamus ont été activés, les souris ont réussi à perdre du poids", précisent-ils. Selon eux, le groupe de neurones GABRA5 pourrait être une sorte d’interrupteur pour la régulation du poids.

Perte de poids : un traitement efficace sans modification de l’alimentation ? 

Mais les chercheurs sont ensuite allés plus loin : ils ont découvert que des cellules de l’hypothalamus, appelées astrocytes, régulent l’activité des neurones GABRA5. La suppression de l’expression d’un gène dans ces cellules peut "diminuer la sécrétion de GABA, inversant ainsi l'inhibition indésirable des neurones GABRA5". Dans cet essai sur des souris, les scientifiques ont démontré qu’en agissant sur cette enzyme, il était possible d’augmenter la production de chaleur dans les tissus adipeux des animaux obèses, sans modifier leur régime alimentaire. "Cela prouve expérimentalement que l’enzyme MAO-B présente dans les astrocytes réactifs peut être une cible efficace pour le traitement de l’obésité sans compromettre l’appétit", concluent-ils. 

Un traitement prometteur pour lutter contre l'obésité 

Un autre essai sur un médicament, nommé KDS2010, capable d’agir sur cette enzyme est en cours. Il a déjà montré des résultats "remarquables" avec une "réduction substantielle de l’accumulation de graisse et du poids sans aucun impact sur la quantité de nourriture ingérée". "Étant donné que l'obésité a été désignée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme ‘maladie infectieuse émergente du 21e siècle’, nous considérons le KDS2010 comme un traitement potentiel de nouvelle génération contre l'obésité qui peut efficacement la combattre sans supprimer l’appétit", estime C. Justin Lee, qui a dirigé cette étude. Selon l'OMSle nombre de cas d’obésité a presque triplé dans le monde depuis 1975.

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