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Cancérologie

Une enzyme qui protège des virus pourrait augmenter le risque de cancer

L’enzyme APOBEC3G aide à combattre les virus mais elle pourrait aussi favoriser le développement du cancer de la vessie. 

Une enzyme qui protège des virus pourrait augmenter le risque de cancer gorodenkoff/iStock




L'ESSENTIEL
  • Près de 12.000 nouveaux cas de cancer de la vessie ont été diagnostiqués en France en 2012, selon l’Assurance maladie.
  • Ce cancer touche principalement les hommes, avec plus de 80 % des cas.
  • L’âge moyen de diagnostic du cancer de la vessie est de 70 ans.

Le cancer de la vessie est le septième cancer le plus fréquent en France, selon l’Assurance maladie, qui le définit comme une “multiplication excessive de cellules anormales dans la paroi interne ou muqueuse de la vessie”. Le principal facteur de risque est le tabagisme, à l'origine de plus de 50 % des cancers de la vessie chez l'homme et environ 40 % chez la femme. L’exposition professionnelle à des substances toxiques ainsi que certains médicaments sont également en cause. 

Une enzyme pourrait favoriser le cancer de la vessie

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Cancer Research, il y aurait un autre facteur de risque : une enzyme appelée APOBEC3G. Il s’agit d'une protéine fabriquée par l'organisme qui permet de lutter contre certains virus en les empêchant de se multiplier. Mais celle-ci pourrait aussi favoriser le développement du cancer de la vessie. 

Pour agir, les enzymes stoppent la réplication du virus en arrêtant un certain type de cytosines dans le code génétique. Les cytosines sont un type de molécules qui participent à la formation de la cytidine qui permet de créer des acides nucléiques, dont l’ADN. Mais l’action des enzymes peut aussi modifier le code génétique durablement, ce qui aurait une incidence sur le développement de certains cancers. 

"Nos résultats suggèrent qu'APOBEC3G est un important facteur dans l'évolution du cancer de la vessie et qu’il devrait être considéré comme une cible pour les futures stratégies de traitement", déclare Bishoy Faltas, oncologue et l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué universitaire. Avec son équipe, en 2016, ils avaient déjà découvert que les mutations génétiques produites par les enzymes APOBEC3G favorisaient le développement de cancers et améliorerait sa résistance aux traitements anticancéreux. À cause de leur présence, le système immunitaire serait aussi moins apte à détecter et donc combattre le cancer.  

Vers un traitement contre le cancer de la vessie

Lors de leurs récents travaux, les scientifiques ont vérifié l’action de l’enzyme sur des souris. Le but était de voir si APOBEC3G jouait un rôle dans le cancer de la vessie. Pour cela, ils ont retiré l’APOBEC3G présent chez les rongeurs et l’ont remplacé, dans un premier groupe, par sa version humaine. Dans l’autre groupe il a simplement été retiré. Ensuite, les souris ont été exposées à un produit chimique favorisant le cancer de la vessie. 

Résultats : celles porteuses d’APOBEC3G étaient 76 % plus susceptibles de développer un cancer de la vessie, contre 56 % dans le groupe où APOBEC avait simplement été retiré. Après trente semaines, les souris mortes représentaient un tiers du premier groupe, car elles avaient deux fois plus de mutations tumorales, tandis que toutes celles du second ont survécu. 

À l’avenir, les chercheurs espèrent que leurs travaux pourront permettre de développer de nouveaux traitements anticancéreux, qui cibleront spécifiquement les enzymes APOBEC3.

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