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Souffrance durable

Cerveau : des marqueurs neurologiques de la douleur chronique ont été découverts

Des chercheurs ont identifié, pour la première fois, les signaux cérébraux de la douleur chronique. 

Cerveau : des marqueurs neurologiques de la douleur chronique ont été découverts Pornpak Khunatorn/istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs se sont intéressés aux zones cérébrales liées à la douleur chronique.
  • Ils ont réussi à identifier une zone et des biomarqueurs associés à la douleur chronique.
  • Cela pourrait permettre de mettre au point de nouveaux traitements.

Douze millions de personnes souffrent de douleur chronique selon la Haute autorité de santé. Elle est définie comme un "syndrome multidimensionnel", persistant et récurrent, ne répondant pas, ou pas suffisamment, au traitement et entraînant une "détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient". Mieux comprendre la douleur chronique pour pouvoir mieux la prendre en charge est l’un des objectifs de la science. Dans la revue Nature Neuroscience, une équipe du National Institut of Neurological Disorders and Stroke, aux États-Unis, identifie les signaux cérébraux liés à la douleur. 

Comment comprendre l’origine de la douleur chronique dans le cerveau ?

Généralement, les études sur la douleur sont basées sur les auto-déclarations des patients concernés. Par exemple, cela peut être des réponses à des questionnaires sur l’intensité de la douleur et sur son impact. "Des études d'IRM fonctionnelle montrent que les régions du cortex cingulaire antérieur (ACC) et du cortex orbitofrontal (OFC) du cerveau s'illuminent lors d'expériences de douleur aiguë, explique le Dr Prasad Shirvalkar, professeur d'anesthésie et de chirurgie neurologique à l'Université de Californie à San Francisco et auteur principal de la recherche. Nous voulions voir si ces régions jouaient également un rôle dans la façon dont le cerveau traite la douleur chronique." Pour le savoir, ils ont recruté quatre participants : trois souffraient de douleur à la suite d'un accident vasculaire cérébral et un participant avait des douleurs du membre fantôme consécutives à une amputation. Les chercheurs ont utilisé des éléctrodes pour analyser l’activité cérébrale dans deux zones de leur cerveau : ACC et OFC. En parallèle, les participants ont répondu à des questionnaires sur leur douleur.

Cerveau : une zone particulièrement impliquée dans la douleur chronique 

Les chercheurs se sont aussi intéressés à la douleur aiguë pour mieux comprendre la douleur chronique. Pour ce faire, ils ont appliqué de la chaleur sur certaines parties du corps des participants. Ils ont remarqué que l'ACC semblait être la région la plus impliquée dans la gestion de cette douleur. "Cela suggère que le cerveau traite différemment la douleur aiguë par rapport à la douleur chronique, bien que d'autres études soient nécessaires étant donné que les données de seulement deux participants ont été utilisées dans cette comparaison", notent-ils. La collecte de ces différentes données a duré plusieurs mois, et les chercheurs les ont analysées à l'aide d'outils d'apprentissage automatique, autrement dit de l’intelligence artificielle. Cela leur a permis d’identifier cette zone du cerveau associée à la douleur chronique, l’ACC, et des biomarqueurs spécifiques de cette pathologie chez les patients. 

Douleur chronique : une future alternative aux opioïdes ?

"Cette étude représente une première étape vers la découverte des modèles d'activité cérébrale qui sous-tendent notre perception de la douleur, concluent les auteurs. L'identification d'une telle signature de la douleur permettra le développement de nouvelles thérapies capables de modifier l'activité cérébrale pour soulager la souffrance due à la douleur chronique." La stimulation cérébrale profonde fait partie des voies de traitement potentielles de ce syndrome. De nouveaux essais impliquant davantage de patients seront nécessaires. "Nous espérons que ces résultats préliminaires conduiront à des traitements efficaces et non-addictifs de la douleur", ajoute l’un des co-auteurs de l’étude, Walter Koroshetz. L’un des objectifs est de trouver une alternative aux opioïdes, responsables d’une crise sanitaire majeure aux États-Unis mais aussi en Europe.

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