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Dépistage

Pré-éclampsie : un test pour prédire les risques au début de la grossesse

Des biomarqueurs présents dans l’urine peuvent indiquer le risque de pré-éclampsie pendant la grossesse. Ils pourraient devenir des outils pour le dépistage. 

Pré-éclampsie : un test pour prédire les risques au début de la grossesse interstid/istock




L'ESSENTIEL
  • La pré-éclampsie est l’une des trois principales causes de décès des femmes enceintes dans le monde.
  • En France, 40.000 femmes sont concernées chaque année, selon l’Inserm. Environ 20 en décèdent.

La pré-éclampsie est une maladie fréquente pendant la grossesse, et elle peut être dangereuse. "Responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France, ce syndrome est une cause majeure de retard de croissance intra‐utérin", précise l’Inserm. Il peut aussi entraîner le décès de la mère, en particulier dans les pays en développement où les femmes enceintes n’ont pas toujours accès aux services de santé. À travers le monde, des chercheurs travaillent pour trouver des manières de détecter la pré-éclampsie suffisamment tôt pour mieux prendre en charge les femmes enceintes. Dans la revue Patterns, une équipe de l’école de médecine de Stanford (États-Unis) présente des résultats prometteurs. 

Un dépistage précoce pour limiter les risques pour la mère et l’enfant 

La pré-éclampsie se caractérise par une hypertension artérielle en fin de grossesse, elle est généralement diagnostiquée à partir du milieu de la gestation. "L'avantage de détecter la pré-éclampsie dès le début de la grossesse est que nous pourrions suivre les mères de plus près pour détecter les premiers symptômes", précise la co-autrice principale de l'étude, Ivana Marić. Cela permettrait d’éviter des naissances prématurées et de réduire le risque de décès de la mère. 

Comment détecter la pré-éclampsie pendant la grossesse ?

L'équipe de recherche de Stanford a recueilli les échantillons biologiques de 49 femmes enceintes, qui ont développé ou non une pré-éclampsie. Ils ont été récupérés à différents stades de la grossesse : le début, le milieu et la fin. En parallèle, ils ont aussi récolté des échantillons sanguins et des prélèvements vaginaux. Grâce à des analyses détaillées, les scientifiques ont repéré les signaux biologiques du syndrome, qu’ils ont ensuite testés avec une intelligence artificielle. "Nous avons découvert qu'un test urinaire réalisé assez tôt pendant la grossesse a un pouvoir statistique important pour prédire la pré-éclampsie", observe Nima Aghaeepour, co-auteur de cette étude. Les métabolites urinaires, combinés avec des informations de santé simples comme la taille, l’indice de masse corporelle, la tension artérielle pré-grossesse, fournissaient un outil de prédiction particulièrement fiable. "Cette collecte de données fait partie de la routine et pourrait servir de premier niveau de triage, poursuit-il. Les patientes dont les données montrent qu'elles sont à risque pourraient passer le test urinaire plus complet."

Un test universel pour "les mères les plus vulnérables du monde"

Les auteurs de l’étude travaillent désormais à la validation de leur technique de dépistage, avec des groupes plus larges et plus variés de femmes enceintes. À terme, ils espèrent développer des tests universels, disponibles pour toutes les femmes enceintes. "En savoir plus sur la façon dont la pré-éclampsie se développe et sur la manière de la prédire pourrait présenter de vrais bénéfices pour les mères les plus vulnérables du monde", ont-ils déclaré. Ils précisent qu'environ 86 % des décès maternels dans le monde surviennent en Asie et en Afrique subsaharienne. 

 

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