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Déconfinement

Nouveaux malades du coronavirus isolés à l’hôtel : mais où sont-ils ?

Le 19 avril, le premier ministre Edouard Philippe avait annoncé que les nouveaux malades du coronavirus pourraient se rétablir à l'hôtel s'ils le souhaitaient, l'objectif étant de briser les chaînes de transmission. Pourtant, plusieurs jours après le déconfinement, le dispositif peine à s'instaurer sur l'ensemble du territoire. 

Nouveaux malades du coronavirus isolés à l’hôtel : mais où sont-ils ? Dragonimages/iStock




L'ESSENTIEL
  • Edouard Philippe avait promis que des hôtels seraient réquisitionnés par le gouvernement pour que les malades de la Covid puissent se rétablir sans contaminer leurs proches.
  • D'après France Télévisions, seuls une dizaine d'hôtels accueillent actuellement des patients dans l'Hexagone.
  • Des associations privées prennent le problème en main.

Pour casser les chaînes de transmission de l’épidémie de Covid en garantissant aux Français potentiellement contaminés ou contagieux, mais n’ayant pas besoin d’être hospitalisés, les conditions d’un bon isolement jusqu’à trois semaines après les premiers symptômes de la maladie, des hôtels devaient être réquisitionnés par l’Etat. “Vous pourrez vous confiner dans un lieu qui n’est pas votre domicile, qui pourra être un hôtel mis à votre disposition”, avait annoncé le premier ministre Edouard Philippe le 19 avril, en évoquant la stratégie d’isolement des malades à mettre en place. Toutefois, d’après un reportage réalisé par l’Œil du 20 heures (France Télévisions), au quatrième jour du confinement, seule une dizaine d’hôtels accueilleraient des patients en métropole.  

Les journalistes de France Télévisions se sont notamment rendus à Chelles, en Seine-et-Marne, où un hôtel accueille actuellement 5 patients du coronavirus en convalescence. Toutefois, cet hôtel n’a pas été loué par le gouvernement mais par une association privée, le Centre de ressources pour les mini-réseaux de proximité. “C’est 25 000€ pour 15 chambres, 1 mois. C’est notre budget propre de l’association”, explique sa directrice, Sibel Bilal de La Selle, précisant avoir demandé un soutien ou une subvention des autorités sanitaires. En vain. 

Cela est d’autant plus inquiétant que selon l’infectiologue Anne-Claude Crémieux, interrogée par les journalistes de France Télévisions, “si on ne contrôle pas bien la diffusion du virus au sein des familles, on va laisser le virus se transmettre au-delà du cercle familial, et c’est autant de nouvelles chaînes de contaminations qui peuvent naître.”

En Ile-de-France, une réquisition d’hôtels mise en place par l’AP-HP

En Ile-de-France, région particulièrement touchée par l'épidémie, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé de son côté un dispositif d’isolement des personnes infectées dans des chambres d’hôtel le 15 avril.  

Ce projet, baptisé Covisan, a été mis en place en collaboration avec la mairie de Paris et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Il “s’inscrit dans la politique nationale de déconfinement et de prévention d’une deuxième vague. On fonctionne sur un pied d’égalité avec la médecine de ville, ça leur permet d’inclure leurs propres patients”, expliquait au Monde Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP, le 20 avril.

Dans un communiqué de presse paru quatre jours plus tard, il était précisé que trois hôtels du groupe Accor, qui a déjà mis en place des projets similaires en Corée du Sud ou en Espagne, seraient mobilisés pour accueillir les personnes infectées. Ces derniers sont situés à proximité des quatre hôpitaux de l'AP-HP (La Pitié-Salpêtrière et Bichat à Paris, Avicenne à Bobigny et Louis-Mourier à Colombes).

“La priorité sera d'agir en premier lieu dans les quartiers populaires, puisque les premières cartographies montrent qu’ils sont plus touchés que la moyenne”, explique quant à elle la Ville de Paris. Ce type d'hébergement est censé fonctionner sur la base du volontariat dans des chambres aménagées pour recevoir des malades. “C’est là où notre expérience d’avoir suivi 50 000 patients à distance à travers la plateforme Covidom depuis un mois est utile, nous avons rodé un système de suivi de personnes porteuses de Covid”, précisait Martin Hirsch au Monde.

Une organisation sur la base du volontariat

Des équipes vont être formées pour accompagner les personnes malades et les aider à s’organiser, vérifier qu’elles disposent du matériel de protection individuel. Pour éviter qu’elles se rendent dans les magasins, on leur livrera des repas ou produits frais”, annonçait quant à lui Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, au lancement du projet. 

Cette expérimentation, dont la durée n’a pas encore été fixée, affiche l'ambition “d'organiser rapidement une montée en puissance de cette démarche, adaptée à tous les territoires, reposant sur de petites équipes interventionnelles, sur des plateformes téléphoniques permettant les inscriptions, le suivi et les interventions, sur l’analyse des données, et sur une bonne répartition des tâches entre tous les acteurs”, se félicitait la mairie de Paris le 20 avril. “Si ces pilotes donnent des résultats favorables, ils seront utiles pour élargir et dupliquer le dispositif”, s'enthousiasmait l'AP-HP. Trois semaines plus tard, force est de constater que le système peine à se mettre en place sur l'ensemble du territoire. 

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