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QUESTION D'ACTU

Hôpital public : l'opacité du financement inquiète le privé





Les Français sont attachés à leur système de santé, et en particulier, à l’hôpital public. Mais c’est aussi un des points qui les inquiètent, comme l’ont montré des sondages récents. L’hôpital semble devoir faire toujours plus avec moins de moyens. La baisse des tarifs, annoncée la semaine passée par le gouvernement, l’atteste une nouvelle fois. Les établissements publics bénéficieraient cependant de petites « cagnottes », relève Le Parisien. Une opacité de financement qui sème la discorde avec les établissements privés.

La santé s’étant taillé – contre toute attente – une belle part dans les débats électoraux des derniers mois, le financement de l’hôpital public est quelque peu sorti de l’obscurité. La fameuse « T2A » a notamment été largement abordée par les différents candidats aux primaires. Ce système de tarification à l’acte avait été pointé du doigt à de nombreuses reprises par les personnels soignants. Ils y voient une des raisons du malaise actuel à l’hôpital ; une politique qui pousserait à « faire du chiffre », à miser sur la quantité et le rentable, plutôt qu’à valoriser la qualité. Plusieurs candidats s’étaient d’ailleurs positionnés en faveur d’ajout de critères qualitatifs à la T2A existante.

Le financement des hôpitaux est cependant plus complexe. Migac et FIR ne vous disent sans doute rien. Et pourtant, elles représentent des petites « cagnottes » pour les établissements hospitaliers, dont le montant total avoisinerait les 9,4 milliards d’euros (en 2015).

Ces « enveloppes » sont destinées à financer des missions ciblées, précise Le Parisien : du recours aux médicaments innovants, en passant par des activités de recherche ou encore l’accueil de personnes fragiles ou détenues. Ces financements sont accessibles aux établissements privés, mais 95 % seraient versés à l’hôpital public… Une situation qui inquiète les directeurs de cliniques, qui font eux aussi face à des baisses de tarifs répétées (-2,09 % pour 2017). Interviewé début mars par Pourquoidocteur, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée, s’inquiétait d’une situation qui met en péril les établissements les plus fragiles et craignait des faillites.

La Cour des comptes avait déjà épinglé ce système de financement en 2009, estimant que le poids de ces enveloppes devrait être réduit. « Ces enveloppes servent de variables d’ajustement aux comptes des hôpitaux publics », regrette pour sa part Jean Marty, coprésident du syndicat médical le Bloc. Un système qui nuit aussi à l’Assurance maladie. En tenant compte de ces « cagnottes », les tarifs seraient 20 % supérieurs à ceux pratiqués dans le privé, estime Jean-Marc Aubert du cabinet IMS, qui rend aujourd’hui les résultats d’une étude menée pour le Bloc. « Si on appliquait au public les tarifs imposés au privé, on économiserait 600 millions d’euros », conclut le spécialiste.

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