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QUESTION D'ACTU

Premier chagrin d’amour : comment aider votre ado

Premier chagrin d’amour : comment aider votre ado




Son premier chagrin d'amour est l'occasion pour vous de réaliser que vous ne pouvez plus "tout" pour elle (ou lui) et c’est parfois un choc. Pour consoler l’inconsolable, ne minimisez rien, ne dramatisez pas non plus, bref, trouvez la « bonne distance".

 C’est le soleil noir de la mélancolie. Boîte de kleenex, chambre fermée, sanglots, coups de fils interminables avec les copains ou les copines, et l’horizon semble barré à jamais. Pour votre enfant, la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. Pour un peu, vous aussi les parents, vous en prendriez un sacré coup au moral. Déjà, vous devez bien admettre que ce qui le ou la met dans cet état, c’est un autre, et qu’à cause de cet autre, la chair de votre chair veut disparaître sous terre, refuse de manger, ne s’intéresse plus à rien, même pas à vous.

A cet âge, il ou elle aime souvent d’un amour exclusif et sans partage. Que se passe-t-il vraiment dans sa tête ? Avec cet amour, votre ado avait le sentiment d’avoir trouvé l’amour idéal, un amour retrouvé en fait. Comme disent les psychanalystes tout se « rejoue » à l’adolescence . Tout petit, il aimait déjà d’un amour fou son père ou sa mère, le roi ou la reine du monde, c'est le fameux complexe d’Oedipe. La déception maintenant n’en est que plus violente, votre ado revit cette première rupture, inconsciemment bien sûr.

 Vous avez une mission maintenant : consoler. Ne minimisez pas son désespoir, ne vous moquez pas non plus de le voir se mettre dans un tel état pour une petite amourette ; inversement, n’en faites pas trop non plus, bref, trouvez le ton adéquat, ni trop compatissant ni trop peu. Mais comment vous y prendre sans la braquer ?

Laissez-le parler, déverser ses larmes et son chagrin ( ce qui est dehors n’est plus dedans) sans rien forcer et sans rien exiger. Il veut se confier à vous, c’est très bien; il ne le veut pas, dites-lui que vous êtes toujours disponible

Proscrivez les paroles comme « un de perdu, dix de retrouvés », c’ est peut être vrai , mais absolument inentendable pour le moment. Soyez patient et à l’écoute.

Aidez-le à prendre conscience du saut quantique qu’il vient d’effectuer ! Votre ado entre dans « l’âge de raison » de l’amour. Comme la plupart des adultes avant lui, il « sait » désormais ce que c’est que d’aimer, il est initié… un peu comme quand il a découvert que le père Noël n’existait pas. C’était rude, mais ça ne l’a pas empêchée de continuer à recevoir des cadeaux à chaque Noël. 7 ans, 17 ans…c’est la vie qui avance ! L’amour, ça s’apprend, et le chagrin d’amour fait partie intégrante de l’amour ( comme la mort fait partie de la vie, mais ça ne lui dîtes pas, inutile de charger trop la barque).

Mettez du sens là où il n'y en a plus. Pour aimer encore, il faut cesser d’aimer. Le premier amour est un tremplin pour le deuxième, qui lui-même sera un tremplin pour le suivant. Il progressera ainsi, chaque amour lui apprendra à mieux connaître ses besoins et ses désirs, à mieux connaître ceux des autres aussi, à mieux savoir ce qu’elle attend d’une relation et ce qu’elle refuse.

Ne vous laissez pas aller au chagrin vous aussi. Si vous êtes aussi triste qu’elle, aussi effondré(e ), vous ne l’aiderez pas. Elle a besoin d’un adulte rassurant qui relativise et soit fort, un vrai roc (fluctuat nec mergitur), qui lui donne une espérance et ouvre l’horizon.

Valorisez-le, son narcissisme en a pris un coup et surtout ne rabaissez pas l’objet de son amour. L’amour s’est envolé, la tristesse est encore vive, ne faites pas de son ex un détestable personnage ( même si c’est vrai), votre enfant l’aime encore. En revanche, vous pouvez tout à fait suggérer des phrases du genre «  tant pis pour elle (ou lui), elle ne te méritait pas » ou bien « elle est vraiment passée à côté de quelque chose ».

Si vous êtes lucide et critique vis-à-vis de votre enfant, ne soulevez pas non plus l’idée qu’il pourrait être responsable (au moins en partie) de ce qui lui arrive. Vous le ferez plus tard pour l’aider à mieux comprendre la séquence des événements, les relations de cause à effet, votre enfant vous fera peut-être suffisamment confiance pour vous demander votre avis par la suite.

Soyez juste présent quelques jours (voire quelques semaines), aux petits soins, choyez-le même si il est bougonne. Il refuse de manger, alors mitonnez-lui des petits plateaux régressifs ( pâtes, riz au lait, Nutella, toutes les merveilles de son enfance…), ça lui redonnera l’espace d’un instant le parfum d’une douceur retrouvée.

 

 

 

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