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COP25

Le changement climatique est une réelle menace pour la future santé des enfants

Une vaste étude menée par 35 institutions mondiales publiée dans “The Lancet”, le changement climatique risque d'avoir des conséquences durables sur la santé des enfants qui naissent aujourd’hui, et leur situation risque de s’aggraver à mesure qu’ils grandissent.

Le changement climatique est une réelle menace pour la future santé des enfants Halfpoint/iStock




Le réchauffement climatique ne risque pas seulement de bouleverser durablement les écosystèmes de la planète et d’accélérer le rythme des phénomènes climatiques extrêmes : il est aussi une menace sérieuse pour la santé des enfants.

C’est l’alarmante conclusion d’une grande étude appelée “Lancet Countdown” et publiée dans The Lancet, à quelques semaines de la conférence internationale pour le climat (COP25) de Madrid. Menée par 35 institutions mondiales, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Banque mondiale et de prestigieuses universités, elle met en garde : “Si les choses restent en l'état, avec des émissions de carbone élevées et le changement climatique qui se poursuit au même rythme, un enfant né aujourd'hui vivra dans un monde plus chaud de 4 degrés en moyenne d'ici ses 71 ans, ce qui menacera sa santé à toutes les étapes de sa vie.”

Selon le Dr Nick Watts, co-auteur des travaux, les enfants sont “particulièrement vulnérables aux risques sanitaires liés aux changements climatiques. Leur corps et leur système immunitaire sont encore en train de se développer, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies et aux polluants. Les dommages causés à la petite enfance sont persistants et omniprésents, et les conséquences sur la santé durent toute la vie. Sans une action immédiate de tous les pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gains de bien-être et d'espérance de vie seront compromis, et le changement climatique en viendra à définir la santé de toute une génération.”

Un air irrespirable

Premier sujet d’inquiétude des chercheurs : la pollution atmosphérique, causée “par les combustibles fossiles et aggravée par la hausse des températures” dans les années à venir. D’après les prévisions faites par les scientifiques, “les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles continuent d'augmenter (hausse de 2,6% entre 2016-2018)” et “les décès prématurés liés aux (particules fines) PM2,5 stagnent à 2,9 millions dans le monde”.

Cet air de plus en plus toxique est “particulièrement préjudiciable pour les jeunes, car leurs poumons se développent encore”. Ils sont ainsi en première ligne et risquent, à terme, une diminution de la fonction pulmonaire, une aggravation de l’asthme. Les enfants d’aujourd’hui encore également “un risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral”.

Une multiplication des épidémies

Autre sujet de préoccupation : la hausse des températures, propice au développement des maladies infectieuses. “Au cours des 30 dernières années, le nombre de jours climatiquement adaptés aux bactéries Vibrio (qui causent une grande partie des maladies diarrhéiques dans le monde) a doublé. La menace est particulièrement élevée dans la mer Baltique (avec un record de 107 jours appropriés en 2018) et dans le nord-est des États-Unis où la mer se réchauffe rapidement”, notent les chercheurs, qui craignent aussi une épidémie de choléra, et ce “même dans les pays où la maladie n’est pas particulièrement présente”.

Cette hausse globale des températures terrestres risque aussi d'avoir des conséquences sur le développement des maladies vectorielles, transmises par les moustiques. “Neuf des dix années les plus propices en matière de transmission de la dengue ont eu lieu depuis l'an 2000, permettant aux moustiques d'envahir de nouveaux territoires en Europe”, relèvent les chercheurs, qui craignent une amplification du phénomène.

Limiter impérativement le réchauffement à moins de 2°C

D’où la nécessité absolue, selon les auteurs de l’étude, de “limiter le réchauffement à moins de 2°C” comme le prévoyait l’Accord de Paris. “Les impacts des changements climatiques sur la santé” doivent être au premier plan de l’agenda de la COP25.

“La voie que le monde choisit aujourd'hui marquera irréversiblement l'avenir de nos enfants”, insiste Stella Hartinger de l'université Cayetano Heredia, au Pérou. “Nous devons écouter les millions de jeunes qui ont mené la vague de grèves scolaires pour une action urgente. Il faudra le travail de 7,5 milliards de personnes actuellement en vie pour s'assurer que la santé d'un enfant né aujourd'hui ne soit pas définie par les changements climatiques.”

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