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Médecine de précision

Santé : il y aurait 5 types de diabète et non 2, selon les médecins

La classification actuelle du diabète, bien insuffisante, comprend seulement 2 formes principales, le type 1 et le type 2. Mais il existerait en réalité 5 types de diabète si l'on en croît une nouvelle analyse suédoise. Une nouvelle classification bien plus pertinente pour améliorer le traitement selon les spécialistes.

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  • Publié le 06.03.2018 à 19h45
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  • Mise à jour le 07.03.2018 à 22h43
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Jusqu’alors le diabète se classait en deux types, type 1 ou "diabète maigre" et type 2 ou diabète gras". Or, le diabète s’avère être une maladie bien plus hétérogène. Une nouvelle classification plus détaillée pourrait permettre de disposer d’un outil puissant d’individualisation des risques et, in fine, du schéma thérapeutique le plus adapté, et ce dès le diagnostic.

Les résultats d’une étude publiée dans le Lancet le 1er mars 2018 font état de 5 types de diabète au lieu de 2, et les arguments sont plutôt "très cohérents" avec ce que les diabétologues observent et discutent depuis plusieurs années d'après ce que nous a dit le Pr Serge Halimi, diabétologue à Grenoble.

Une analyse rétrospective croisée

Des chercheurs ont analysé au sein de la cohorte suédoise « All New Diabetics in Scania », le devenir de 8 980 diabétiques nouvellement diagnostiqués. Ils se sont penchés sur 6 paramètres qui paraissaient discriminants (anticorps anti-glutamate décarboxylase, âge au moment du diagnostic, IMC, hémoglobine glyquée, insulino-résistance et fonction des cellules bêta pancréatiques sécrétrice d'insuline).

Les résultats de cette étude ont ensuite été testés et validés dans trois autres cohortes indépendante de la première et comprenant des malades diabétiques (the Scania Diabetes Registry – n = 1 466, All New Diabetics in Uppsala – n = 844 et Diabetes Registry Vaasa – n = 3 485) et les résultats se recoupent.

D’après cette analyse, il existe désormais 5 types de diabète, dont 3 sévères et à l'origine des principales complications.

3 types de diabètes sévères

Le premier groupe (« Groupe 1 ») est le « diabète insulinodépendant sévère » qui concerne des malades avec un indice de masse corporelle faible, un déficit d’insuline et des anticorps témoignant d’une origine auto-immune de la maladie. Il se développe chez les jeunes et est proche du diabète de type 1 tel qu'il est actuellement défini.

Un autre diabète sévère est le « Groupe 2 » : les malades ont un « diabète insulinodéficient sévère », ils sont proches des malades du groupe 1, mais leur système immunitaire n’est pas impliqué dans la maladie, c’est la principale différence. Ces malades auraient un risque plus élevé de rétinopathie sévère d’après les chercheurs.

Une troisième catégorie de diabète sévère est le « Groupe 3 » avec un « diabète insulinorésistant sévère » : les malades sont en net surpoids ou ont une obésité et leurs cellules ne sont pas très sensibles à l’insuline ce qui fait que le glucose y pénètre mal. Ce sont ces malades qui sont le plus exposés à une stéatose hépatique et à une néphropathie diabétique.

2 types de diabètes plus bénins

Il existe des formes plus bénignes de diabète.
D’abord le « Groupe 4 », le plus fréquent, qui correspond à des malades en surpoids souffrant d’un diabète léger sans véritable insulinorésistance.

La dernière forme est le « Groupe 5 » qui correspond à des « diabètes légers liés à l’âge » et qui correspondent à une « insulino-sénescence » ou vieillissement du pancréas.

Une nouvelle classification pour mieux traiter

Les chercheurs expliquent que cette nouvelle classification en cinq types permet de mettre en évidence une progression différente de la pathologie et un risque de complications diabétiques différencié. Le groupe 3, les diabétiques les plus insulino-résistants ont un risque significativement plus élevé de maladie rénale diabétique que dans les groupes 4 et 5. Le groupe 2, insulino-déficient, a le plus haut risque de rétinopathie.

Cette classification acte donc une nette différence de pronostic entre les 3 premiers groupes et les 2 derniers. Les implications thérapeutiques sont évidentes et incitent à traiter de manière plus intensive les diabètes des 3 premiers groupes, sachant que c’est l’insuline qui sera privilégiée dans les 2 premiers et que ce sont les médicaments permettant de lutter contre l’insulinorésistance qui seront privilégiés dans le Groupe 3.

D'après le Professeur Serge Halimi (Grenoble), ce serait une première étape vers la "médecine de précision" en diabétologie.

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