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Chronique de l'été

Les mauvais dormeurs… mémorisent mieux leurs rêves

Les grands rêveurs réagiraient plus aux stimuli de l’environnement et se réveilleraient plus au cours de leur sommeil que les petits rêveurs. Voilà pourquoi les mauvais dormeurs mémorisent mieux leurs rêves.

Les mauvais dormeurs… mémorisent mieux leurs rêves  photosvit / iStock

  • Publié le 01.08.2022 à 19h30
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Pourquoi dans la vie y a-t-il ceux qui se rappellent de leurs rêves et ceux qui oublient tout ? Une chose est certaine, nous ne sommes pas tous égaux face aux rêves : il existe même une grande injustice tous les matins. Certains se souviennent sans problème de leurs rêves. Les autres, pas du tout, ce qui est parfois très frustrant.

Depuis quarante ans, l’explication retenue était que le cerveau endormi ne pouvait pas « imprimer » une information dans la mémoire à long terme et qu’il fallait, pour se souvenir d’un rêve, se réveiller, même une petite période très courte, pour pouvoir imprimer et s’en souvenir le matin au réveil…

Cette hypothèse est devenue une certitude grâce aux nouvelles machines d’exploration du cerveau*. On a proposé à des volontaires de venir dormir dans un laboratoire avec des électrodes sur la tête. Ce qui a permis de vérifier très simplement que les grands rêveurs ont une quantité de micro-réveils plus importante.

Micro-réveils

Notre sommeil est divisé en plusieurs cycles, plus ou moins longs en fonction des gens, ce qui explique que ceux qui ont des cycles courts ont besoin de moins de sommeil que les autres. Entre deux cycles, on se réveille de façon très courte mais complète. C’est d’ailleurs souvent la perception de ces micro-réveils qui donne l’impression d’une bonne ou mauvaise nuit… Mais, il y a une certaine justice puisque ce sont les plus gros rêveurs !

On a ensuite mis les volontaires dans des machines pour définir quelle région du cerveau était concernée. 40 cobayes au total, une perfusion dans le bras et dans une machine qui n’invite pas spécialement au rêve ; il a fallu un an et demi pour y arriver. Mais la vérification est éclatante : les grands rêveurs ont une activité plus importante dans une région du cerveau que les petits rêveurs. Une région dont on sait qu’elle est très sensible aux stimulations extérieures… Donc tout se tient ! Les grands rêveurs ont une capacité à être plus facilement réveillés, par les bruits par exemple, donc à mieux mémoriser leurs rêves.

Sommeil paradoxal

Au-delà du plaisir de comprendre, ces résultats sont médicalement précieux parce c’est une autre confirmation du fonctionnement de la phase du sommeil que l’on appelle « paradoxal », qui est le moment où l’on rêve, mais aussi l’élément clef de notre vie intellectuelle inconsciente. 

Sommeil paradoxal, car jamais le sommeil n’a été aussi profond et le cerveau aussi éveillé. La phase qui le précède est dite réparatrice – au sens réparation de notre corps – mais ce sommeil paradoxal est celui de la réorganisation du cerveau. Pendant cette phase, il trie les informations prises pendant le jour pour ne mémoriser que celles qui sont essentielles ; en particulier les phases d’apprentissage. En résumé, on peut se réveiller  en pleine forme, parfaitement réparé des sévices de la journée, mais sans avoir complétement amélioré sa mémoire. C’est important ! Enfin, quand on ne souvient pas de ses rêves, cela ne veut pas dire qu'on ne rêve pas, parce que le sommeil paradoxal existe chez tout le monde ;  cela veut simplement dire qu’on ne les a pas imprimés… parce qu’on dormait très bien !

Comme l’écrivait Marcel Proust : « Un peu d’insomnie n’est pas inutile pour apprécier le sommeil ! ».

 

* D’après une étude de Perrine Ruby, chargée de recherche Inserm, au sein du centre de recherche en neurosciences de Lyon 

 

 

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