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Anxiété : la méditation n'aurait pas que du bon

Contrairement à ce que l'on pense, la méditation pourrait parfois s'accompagner d'expériences désagréables. 

Anxiété : la méditation n'aurait pas que du bon Zulman/iStock

  • Publié le 15.05.2019 à 14h00
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Des livres de développement personnel aux séances de thérapie cognitive de l’hôpital Saint Anne à Paris, la méditation est de plus en plus plébiscitée en France comme dans les autres pays occidentaux. Pourtant, cette technique inspirée du bouddhisme pourrait ne pas avoir que du bon, met en garde une étude parue dans la revue Plos One.

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs du Collège Universitaire de Londres ont demandé à 1 232 personnes âgées en moyenne de 44,8 ans qui méditaient régulièrement depuis au moins deux mois si elles avaient déjà eu des expériences désagréables en méditant. A la question : "Avez vous déjà ressenti des expériences déplaisantes (par exemple de l’anxiété, de la peur, des émotions perturbées, un sens du monde et de vous-même altéré) que vous pensez liées à la pratique de la méditation ?", 315 personnes, soit environ 25% des participants, ont répondu positivement.  

Les chercheurs ont par ailleurs remarqué que ces expériences négatives étaient plus fréquentes (+65%) chez les personnes engagées dans des techniques de méditation déconstructive comme le Vipassana. Ceux pratiquant cette méthode sont notamment entraînés à passer au crible les sensations dans leurs corps et à se concentrer dessus pendant de longues moments.

Des résultats à prendre avec des pincettes 

"La méditation n’est pas la panacée et ses bénéfices auraient pu avoir été exagérés (…). Des études récentes ont lié la méditation à des exemples d’anxiété et de panique. Nous en savons peu sur pourquoi et quand ces expériences se proviennent ou d’à quel point elles sont fréquentes. Notre étude est à ce jour la plus large à offrir un panel clair estimant des expériences désagréables chez les méditateurs réguliers", explique donc Marco Schlosser qui a mené l’étude au site Newsweek.

Aujourd’hui, "nous pouvons nous baser sur cette recherche pour d’autres études qui nous aideront à comprendre quand, pour qui et sous quelles circonstances ces expériences ont lieu", poursuit-il, espérant à terme pouvoir se servir de ces informations pour mieux former les professeurs de méditation. Mais en attendant d’en savoir plus, "nous devrions être prudents à ne pas encourager de conclusions prématurées sur les effets négatifs" de la méditation, nuance-t-il toutefois.

En effet, les chercheurs n’ont posé qu’une seule question aux participants. Ils ne leur ont pas demandé depuis combien de temps et à quelle fréquence ils pratiquaient la méditation exactement, ni s’ils avaient des problèmes de santé physiques ou mentaux. Par ailleurs, la liste d’émotions négatives incluses dans la question pourrait avoir biaisé les réponses. Enfin, ces dernières n’indiquaient nullement la sévérité de l’expérience négative ou son impact à long terme. Ainsi, "l’éventail d’expériences potentielles que cela peut couvrir est énorme", explique Gemma Griffith du Centre de recherche et de pratique de la pleine conscience à l’Université de Bangor au Royaume-Uni à Newsweek. 

Dans le passé, plusieurs études ont prouvé les bienfaits de la méditation 

Cette étude est d’autant plus à prendre avec des pincettes que de nombreuses recherches ont déjà prouvé les bienfaits de la méditation dans le passé. Ainsi, en novembre, des chercheurs ont soigné des soldats américains atteints de stress post-traumatique grâce à la méditation. Après, trois mois d'essais, la méthode était aussi efficace que les thérapies, assurait ainsi l’étude, parue dans The Lancet Psychiatry.  

Puis, en février, une autre recherche canadienne avait mis en lumière les bienfaits de la méditation chez les personnes souffrant de douleurs chroniques. D’après les chercheurs, la méditation de pleine conscience, qui se focalise sur l’instant présent-notre respiration, nos pensées, nos sensations corporelles, les odeurs, les bruits-, serait même plus efficace que les thérapies cognitivo-comportementales chez ces patients.

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