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Varices : une fragilité chronique des veines qu’il faut compenser

Varices : une fragilité chronique des veines qu’il faut compenser

Les varices témoignent d’une fragilité chronique des veines superficielles des jambes associée à une insuffisance veineuse (jambes lourdes). Cette fragilité doit faire recommander le port régulier d’une contention veineuse moderne, en particulier lors des situations à risques (station de travail debout, voyages prolongés en avion ou en voiture...). Différents traitements peuvent aider.

Varices : une fragilité chronique des veines qu’il faut compenser
zlikovec/iStock
Publié le 22.04.2018
Mise à jour 10.11.2023
Varices : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Une « télangiectasie » est une dilatation permanente d’une veinule de la peau, de couleur bleue, violette ou rouge. Les télangiectasies ont souvent l’aspect de cheveux, d’étoiles ou de pattes d’araignée au niveau des jambes.
Une « varice » est une dilatation permanente d’une veine de la peau de plus de 3 mm de diamètre.
Un « ulcère variqueux » est une plaie qui ne cicatrise pas ou qui réapparaît régulièrement à la partie inférieure de la jambe.
Une « veine profonde » est une veine située à l’intérieur et entre les muscles des jambes.
Une « veine superficielle » est une veine située dans la graisse localisée sous la peau.

Qu'est-ce qu’une varice ?

Les varices sont des dilatations des veines superficielles des jambes (veines saphènes et plus fréquemment leurs branches). Ces dilatations sont associées à une élongation de la veine qui devient ainsi tortueuse.
On différencie en fonction de leur aspect et de leur taille les « télangiectasies », les « varices réticulaires » et les « varices » (de plus de 3 mm de diamètre). Elles peuvent poser des problèmes esthétiques mais aussi être la cause de signes divers, voire de complications.
Les veines ont pour rôle de ramener le sang de la périphérie du corps vers le cœur, en luttant contre la pesanteur. Dans les jambes, le sang est chassé vers le haut du membre par différents mécanismes : mouvements musculaires du mollet et de la cuisse qui « massent » les veines profondes, et compression de la semelle vasculaire sous le pied à la marche. Pour empêcher le sang de redescendre dans la jambe entre 2 contractions des muscles et 2 appuis du pied, les veines sont pourvues de « valves » qui s’ouvrent dès que le sang ne monte plus et empêchent la descente.
Les veines des membres inférieurs comprennent 3 réseaux avec un réseau superficiel qui est le seul à pouvoir provoquer des varices, un réseau profond (satellite des artères à l’intérieur des muscles), et un réseau de veines perforantes traversant l’aponévrose des muscles et reliant les systèmes superficiels et profonds. Les veines profondes ne sont pas concernées par les varices mais peuvent être le siège de problèmes (formation de caillots ou phlébite) entraînant secondairement des varices.
Ce réseau veineux des jambes comprend 2 veines principales, la « veine grande saphène » (anciennement « veine saphène interne ») qui naît à l’intérieur de la cheville et remonte le long de la cuisse jusqu’à la « jonction saphéno-fémorale » (« crosse de la saphène ») au pli de l’aine où elle se jette dans la « veine fémorale commune », et la « veine petite saphène » (anciennement « veine saphène externe ») qui naît à l’extérieur de la cheville et chemine à la face postérieure du mollet jusqu’à la « jonction saphéno-poplitée ». Ces 2 veines reçoivent tout le long de leur trajet des branches collatérales.                       

Quels sont les signes des varices ?

Les signes varient en fonction du stade de la maladie, de la position du corps, de l’activité physique, de la température et des taux d’hormones chez la femme (accentuation fréquente avant les règles).
• Au début, la peau et les grosses veines peuvent être presque normales ou laisser apparaître des « télangiectasies » qui sont des réseaux de petits vaisseaux rouges dilatés, fins comme des cheveux. Visibles sur la peau des jambes, ils prennent parfois une disposition étoilée.
Les signes comprennent alors des sensations de gonflement, des lourdeurs de jambe, parfois une démangeaison (« prurit »), voire des douleurs à type de crampes. Il existe aussi des « impatiences » qui sont des sensations désagréables dans les jambes que seuls les mouvements peuvent soulager.
Les signes prédominent en fin de journée et sont améliorés par la position allongée.
• Puis apparaîssent un gonflement des veines et un œdème de la jambe, de la cheville et du pied, qui est augmenté par la chaleur et disparait complètement en position couchée, les jambes surélevées.
• Au stade des varices, on observe une dilatation d’une ou de plusieurs veines (3 millimètres de diamètre) qui prennent un aspect tortueux et sont palpables sous la peau. Les varices sont surtout localisées à la face interne du mollet et de la cuisse et peuvent être associées à un gonflement de la jambe (« œdème ») s’aggravant en cours de journée.
• Des lésions de la peau peuvent être présentes au stade des complications : peau remaniée, avec amincissement, coloration ocre, eczéma...

Quels sont les facteurs de risque des varices ?

Les varices sont le plus souvent dues à une altération de la structure de la paroi de la veine qui aboutit à une dilatation de la veine et à un défaut de fonctionnement des valves (qui ne sont plus occlusives) et s’associent à un reflux du sang veineux vers la bas.
Les varices touchent plus souvent les femmes (3 femmes pour 1 homme).
Leur fréquence augmente avec l’âge, le nombre de grossesses et la station debout prolongée. Le surpoids est un facteur de risque (gêne au retour veineux), de même que l’absence de pratique sportive ou d’activité physique régulière.
Il existe un facteur héréditaire certain (20 % de risque d’avoir des varices si les parents ne sont pas atteints, 44 % si un des parents est atteint et plus de 70 % si les 2 parents sont atteints).

Quelles sont les complications des varices ?

Le risque de thrombose veineuse superficielle (dite « para-phlébite »), par formation de caillots dans les varices, est augmenté, mais il s’agit d’une complication le plus souvent mineure. Il ne faut surtout pas la négliger car elle peut s’associer à, ou évoluer vers, une « phlébite profonde » (caillot dans les veines profondes) dont le risque est l’embolie pulmonaire.
De rares hémorragies peuvent survenir sur rupture de varices, spontanément ou à la suite d’un traumatisme. Elles sont traitées simplement par surélévation du membre et compression directe mais elles imposent ensuite la prise en charge de la maladie veineuse.
Aux stades avancés de la maladie veineuse, des lésions diverses et plus ou moins sévères de la peau (ou « dermite ») peuvent apparaître : dermite ocre, eczéma, dermite de stase, hypodermite scléreuse, atrophie blanche, voire ulcères veineux. L’ulcère veineux est la complication la plus redoutée et le dernier stade de l'évolution de la maladie veineuse. Il s'agit d'une perte de substance de la peau, de taille variable, située au niveau des chevilles. En l'absence de traitement, cet ulcère veineux devient chronique, c’est-à-dire qu’il ne cicatrise pas et entraîne des risques de surinfection ou d’hémorragie et, très rarement, un cancer de la peau. Ces lésions nécessitent une prise en charge spécialisée et prolongée.

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