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Sommeil

Nous pouvons répondre à des stimulations verbales pendant notre sommeil

Des chercheurs ont découvert que nous étions capables de répondre à des informations et des stimulations verbales, pendant toutes les phases de sommeil, en contractant les muscles faciaux, ce que les scientifiques nomment fenêtres de connexion avec le monde extérieur. 

Nous pouvons répondre à des stimulations verbales pendant notre sommeil g-stockstudio/iStock




L'ESSENTIEL
  • Pendant qu’une personne dort, elle peut répondre à des informations verbales en contractant ses muscles faciaux.
  • Cela signifie qu’il y a des fenêtres de connexion avec le monde extérieur pendant le sommeil, c’est-à-dire des moments de la nuit où un dormeur peut répondre à des stimuli.
  • Ces phases sont plus nombreuses durant le sommeil paradoxal.

Est-il possible de communiquer avec une personne endormie ? Oui selon des chercheurs de l'Institut du Cerveau, à Paris. Dans leur étude, publiée dans la revue Nature Neuroscience, ils montrent que les humains sont capables de comprendre des informations orales pendant leur sommeil et d’y répondre en contractant leurs muscles faciaux. 

Étudier le sommeil pour mieux comprendre les échanges

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques sont d’abord partis d’un constat : l’éveil et le sommeil comprennent, tous les deux, des moments conscients et inconscients. "Lorsque [les mécanismes cérébraux de ces états intermédiaires entre l’éveil et le sommeil] sont dérégulés, ils peuvent être associés à des troubles comme le somnambulisme, les paralysies du sommeil, les hallucinations, la sensation de ne pas dormir de la nuit, ou au contraire de dormir les yeux ouverts", explique Isabelle Arnulf, responsable du service des pathologies du sommeil Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Pitié-Salpêtrière, dans un communiqué.

Durant leurs travaux, les chercheurs ont utilisé une technique plus précise que les ondes cérébrales. Pendant la sieste, l'activité cérébrale et cardiaque, les mouvements oculaires et le tonus musculaire des 49 participants étaient surveillés grâce à un examen polysomnographie qui permet un enregistrement complet du sommeil. 

22 participants n’avaient aucun trouble du sommeil et 27 étaient atteints de narcolepsie, qui se caractérise par des épisodes incontrôlables de somnolence diurne à tout moment de la journée. Ces derniers présentaient deux intérêts majeurs pour l’étude : ils font souvent des rêves lucides et peuvent entrer facilement et rapidement dans une phase de sommeil paradoxal - le stade où se produisent les rêves lucides - pendant la journée, 

"Une de nos précédentes études a montré qu'une communication bidirectionnelle, de l'expérimentateur au rêveur et vice versa, est possible pendant le sommeil paradoxal lucide, précise Delphine Oudiette, chercheuse en neurosciences cognitives. Nous voulions désormais savoir si ces résultats pouvaient être généralisés à d’autres stades du sommeil et aux personnes qui ne font pas de rêves lucides.

Des réactions aux informations et stimulations orales

Dès qu’ils dormaient, les participants passaient un test de décision lexicale : une voix humaine prononçait une série de mots réels et inventés. Les participants devaient réagir en souriant ou en fronçant les sourcils pour les catégoriser dans l'une ou l'autre de ces catégories. Ces échanges sont appelés fenêtres de connexion avec le monde extérieur par les scientifiques.

La plupart des participants, narcoleptiques ou non, ont répondu correctement aux stimulations verbales tout en restant endormis, développe Isabelle Arnulf. Ces événements étaient certainement plus fréquents lors des épisodes de rêve lucide, caractérisés par un haut niveau de conscience. Néanmoins, nous les avons observé occasionnellement dans les deux groupes pendant toutes les phases du sommeil."

Les scientifiques ont aussi montré qu'il était possible d’anticiper, un peu avant qu’elles n’aient lieu, les moments de ces fenêtres de connexion avec le monde extérieur, celles-ci étaient notamment annoncées par une accélération de l'activité cérébrale. 

À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches pour mieux comprendre les moment de ces fenêtres de connexion, si elles sont liées à la qualité du sommeil et peut-être les exploiter pour améliorer certains troubles du sommeil ou faciliter l'apprentissage. 

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