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Sexologie

Sexualité : l’IMC affecte-t-il la libido ?

Oui, car les personnes obèses sont davantage concernées par les troubles sexuels. 

Sexualité : l’IMC affecte-t-il la libido ? Henadzi Pechan/istock




L'ESSENTIEL
  • Plus de 200 millions d’hommes sont obèses à travers le monde.
  • Lorsque l’IMC dépasse 30, on parle d’obésité modérée, puis d’obésité sévère entre 30 et 39, et d’obésité massive au-delà.
  • Les femmes ont davantage de risque de souffrir d'obésité, en comparaison aux hommes.

Le poids peut avoir des conséquences sur de nombreux aspects de nos vies : la santé au sens large, le bien-être psychologique, mais aussi l’épanouissement sexuel. Une équipe du Centre hospitalier universitaire Vaudois de Lausanne s’est intéressée aux liens entre les troubles sexuels masculins et l’obésité. Ils observent un lien clair entre ces deux pathologies, mais ils mettent aussi en avant des traitements efficaces. Leurs résultats ont été publiés dans la revue médicale suisse

Comment l’obésité affecte la sexualité ?

"Les troubles locaux liés à la relaxation des tissus caverneux, les modifications endocriniennes et les altérations du signal nerveux semblent être à la base de la dysfonction érectile chez ces patients", observent les chercheurs. Ce trouble est caractérisé par l’incapacité à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel. Mais plusieurs facteurs peuvent avoir un impact sur l’épanouissement sexuel des hommes obèses : les auteurs de l’étude rappellent par exemple que l’image du corps, modifiée par l’obésité, peut nuire à la sexualité. "La diminution de la taille fonctionnelle de la verge en raison du coussin graisseux pubien et la diminution des capacités physiques peuvent éroder la confiance dans les performances sexuelles et par là même le désir sexuel", ajoutent-ils. La présence de troubles cardiovasculaires, comme l’hypertension ou le diabète, peuvent aussi avoir un impact sur la vie sexuelle. 

Une prise en charge globale 

"Il a clairement été démontré qu’une réduction de l’IMC améliore la fonction érectile et le désir sexuel, et que cette méthode doit être proposée aux patients motivés, avec une dysfonction érectile faible à modérée", rappellent les auteurs de l’étude. Selon eux, il faut y associer une augmentation de l’activité physique et un traitement médical contre la dysfonction érectile pour obtenir de bons résultats. Elle peut être prise en charge de différentes façons : par un médicament, comme le viagra, par des injections intracaverneuses ou par une supplémentation en testostérone. Les scientifiques suisses observent que tous ces facteurs sont liés : "Etant donné que la sexualité joue un rôle important dans l’estime de soi masculine, l’amélioration de la fonction sexuelle entraîne celle de l’humeur et augmente la motivation pour la perte pondérale."

Et pour les femmes ? 

En 2010, des chercheurs de l’Inserm se sont aussi intéressés aux liens entre obésité et sexualité, dans des travaux parus dans le British Medical Journal. Grâce à une étude réalisée auprès de 12 300 personnes, ils ont constaté que les femmes obèses ont 30% de chances en moins d’avoir eu un.e partenaire sexuel.le au cours des douze derniers mois, en comparaison aux femmes ayant un IMC dans la norme. Elles sont généralement moins bien prises en charge, constatent également les chercheurs. "Les femmes obèses de moins de 30 ans étaient moins susceptibles de demander des conseils en matière de contraception ou d'utiliser des contraceptifs oraux, soulignent-ils. Elles étaient également plus susceptibles de déclarer une grossesse non désirée." De manière générale, la pression sociale, la faible estime de soi et les préoccupations concernant leur image corporelle nuisent à leur épanouissement sexuel. 

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