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Vrai ou faux : boire du vin protège-t-il contre la Covid-19 ?

L’acide tannique, présent dans le raisin et le vin, a été présenté comme pouvant inhiber deux enzymes clés du coronavirus. Néanmoins, l'alcool ne protège pas du Sras-Cov-2, loin s'en faut.

Vrai ou faux : boire du vin protège-t-il contre la Covid-19 ? Christopher Heil/iStock




L'ESSENTIEL
  • L’alcool augmente le nombre de récepteurs ACE2 qui constituent la cible favorite du virus pour infiltrer nos cellules.
  • Sa consommation favorise également les réactions immunitaires inflammatoires qui augmentent les risques de formes graves.
  • Elle diminue la réponse des anticorps et contribue à l’apparition de maladies, telles que l’obésité et le diabète, qui multiplient les risques d’avoir une forme sévère d’infection.

Déboucher une bouteille de vin pour éviter d’attraper la Covid-19 ? Malheureusement, ça n’est pas si simple. Des chercheurs de l’université de médecine de Taïwan ont récemment découvert que l’acide tannique, notamment présent dans le raisin et le vin, inhibe efficacement l'activité de deux enzymes clés du virus et l’empêche de pénétrer dans les tissus cellulaires. Une découverte qui a conduit certains à faire un raccourci un peu trop rapide, en affirmant que boire du vin protège contre la Covid-19.

L’alcool, dangereux pour la santé 

L’alcool aurait en fait un effet inverse sur l’infection. Ce type de boissons augmente le nombre de récepteurs ACE2, qui constituent la cible favorite du virus pour infiltrer nos cellules. Sa consommation favorise également les réactions immunitaires inflammatoires, qui augmentent les risques de formes graves. Par ailleurs, vins, rhums ou autres bières diminuent la réponse des anticorps et contribuent à l’apparition de maladies, telles que l’obésité et le diabète, qui multiplient les risques d’avoir une forme sévère d’infection. De manière plus indirecte, l’excès d’alcool modifie le comportement et pousse à moins respecter les gestes barrières, favorisant ainsi la circulation et la transmission du virus.

Consommer de l’alcool est, plus globalement, mauvais pour santé. Une récente étude canadienne, publiée le 15 juin dernier dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, a montré que même une consommation modérée d’alcool, en accord avec les recommandations officielles, est dangereuse. Les chercheurs ont découvert que plus de 50% des cancers résultant d’une consommation d'alcool surviennent chez des buveurs modérés, et que 38% de tous les décès imputables à l'alcool sont diagnostiqués chez d'anciens buveurs ou des buveurs respectant les limites hebdomadaires. 

Le tabac, des questions sur ses effets

Des chercheurs ont également pointé des effets potentiellement protecteurs du tabac. Un lien statistique existe : un fumeur quotidien aurait entre 2 et 10 fois moins de risque de développer la maladie (chez les fumeurs actuels et pas chez les anciens fumeurs). Cette protection serait conférée par la présence de récepteurs nicotiniques, proches de ceux de l’ACE2.

Il existerait à côté de l’effet néfaste du tabac sur les voies respiratoires, un effet bénéfique paradoxal spécifique de la nicotine qui demande à être démontré, a conclu le Pr Dautzenberg, pneumologue, cité par Pourquoi Docteur. Cet effet de protection ne semble qu’atténuer les effets néfastes observés pour tous les virus chez les fumeurs anciens, mais chez les fumeurs récents, sans dégâts des voies respiratoires, le tabagisme peut très paradoxalement améliorer l’évolution de la covid-19. L’explication de cet effet peut être liée soit à une moindre pénétration des virus et une moindre charge virale, soit à un effet sur la régulation de l’inflammation intracellulaire sous l’effet de la nicotine.

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