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Covid-19 : l’Agence du médicament met en garde contre les mésusages de la chloroquine

L’Agence nationale de sécurité du médicament craint que certains patients Covid-19 souffrent d’effets secondaires graves suite à une prise de chloroquine sans avis médical et que ceux qui suivent ce traitement pour d'autres pathologies ne puissent plus en disposer. 

Covid-19 : l’Agence du médicament met en garde contre les mésusages de la chloroquine BartekSzewczyk/istock




L'ESSENTIEL
  • Une controverse oppose des médecins sur la prescription de chloroquine pour traiter les patients Covid-19
  • Des cas mortels d'auto-médication avec la chloroquine ont été enregistrés en France

C’est un espoir dans le traitement du Covid-19 : la chloroquine, utilisée pour soigner le paludisme, pourrait être efficace pour lutter contre ce nouveau virus. C’est ce qu’indiquent des essais menés par le professeur Didier Raoult. En France, certains médecins ont commencé à l’utiliser, mais ces usages doivent être limités au milieu hospitalier. L’Agence nationale du médicament (ANSM) le rappelle dans un communiqué, publié lundi 30 mars.

Un usage réservé à l’hôpital 

L’agence rappelle que rien ne prouve avec certitude que le médicament est efficace de manière préventive. Les seuls usages aujourd’hui autorisés concernent les essais cliniques et à titre exceptionnel les patients hospitalisés. "En aucun cas, ces médicaments ne doivent être utilisés ni en automédication, ni sur prescription d’un médecin de ville, ni en auto-prescription d’un médecin pour lui-même pour le traitement du Covid-19", précise le texte. En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs incidents ont été recensés ces deniers jours par l’Agence régionale de santé. Des personnes ayant des symptômes du Covid-19 ont pris de la chloroquine sans avis médical. Certaines ont souffert d’effets secondaires graves. "On a observé un certain nombre de situations dans lesquelles il y avait eu des accidents, soit des malaises, soit des décès chez des gens qui prenaient ce médicament ", explique Dominique Martin, le directeur de l’ANSM à France Info. Des investigations sont en cours. 

Des risques de pénurie

La deuxième inquiétude de l’ANSM concerne les patients qui ont besoin au quotidien de l’hydroxychloroquine. La substance permet de soigner le lupus, une maladie chronique auto-immune et les polyarthrites rhumatoïdes. Or, les ventes de médicaments en contenant ont doublé en médecine de ville d’après l’agence. "Aujourd'hui, on a des stocks suffisants en Plaquénil pour les malades du lupus et de la polyarthrite rhumatoïde, précise Dominique Martin. Mais si les gens prennent de manière massive du Plaquénil en ville, on va se retrouver en difficulté." Des ruptures de stock au niveau local ont déjà été constatées, ce qui a obligé les patients à attendre quelques jours avant de pouvoir récupérer leur traitement. "Le risque c'est que si ça continue, si les gens continuent à utiliser le Plaquénil de manière massive, on ait une tension globale, et les malades à qui ce produit est normalement destiné n'auront pas accès à leur traitement", prévient le directeur de l’ANSM. Il en appelle à la "responsabilité citoyenne". 

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