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Téléconsultation: une plateforme propose un dispositif spécial Covid-19

La plateforme MesDocteurs a mis en place un parcours de téléconsultation spécifique conforme au protocole de prise en charge du Covid-19 à disposition des 20 millions de bénéficiaires de ses partenaires complémentaire santé. Pourquoi docteur a interrogé les responsables de ce dispositif. 

Téléconsultation: une plateforme propose un dispositif spécial Covid-19 YakobchukOlena/iStock




L'ESSENTIEL
  • La téléconsultation se développe depuis le début de l'épidémie
  • Les plateformes offrent un accès aux soins facilité pour les patients
  • Le recueil des données permet de faire avancer la recherche

A l’heure du confinement, de nombreux Français inquiets d’avoir le Covid-19 ne savent pas vers qui se tourner pour un diagnostic et des recommandations médicales. En effet, certains ont fermé leur cabinet ou ne proposent pas de téléconsultation. C’est pourquoi, la plateforme MesDocteurs, créée en 2015, a mis depuis le 16 mars dernier un parcours de téléconsultation spécifique conforme au protocole de prise en charge du Covid-19 à disposition des 20 millions de bénéficiaires de ses partenaires complémentaire santé. Pourquoi docteur est allé à la rencontre de ceux qui ont mis en place ce dispositif afin d’en savoir plus.

Nous fonctionnons sur trois modèles. Le premier est celui du téléconseil en B to C : nous donnons à n’importe quel Français accès à un médecin ou une sage-femme, 24 heures sur 24, sept jours sur sept et sans rendez-vous. Cela évite d’aller chercher des informations sur des forums qui peuvent être assez anxiogènes en ce moment. Nous avons également un service de téléconsultation médicale, en B to B to C, financé par les complémentaires santé. On l’assure pour 20 millions de Français, soit quasiment un tiers de la population, sans prendre de rendez-vous là encore. Ainsi, si votre mutuelle fait partie de nos partenaires, vous n’aurez pas besoin d’avancer de frais. Nous avons également des outils qui permettent aux professionnels de santé de faire de la téléconsultation avec leur propre patientèle. Ce service s’appelle ‘Avec mon doc’”, explique Marie-Laure Saillard, directrice générale de MesDocteurs. 

Qu’en est-il du dispositif spécial Covid-19? “On apprend au jour le jour avec cette épidémie. Cela fait trois semaines qu’on travaille avec des instituts de recherche épidémiologique pour adapter au maximum l’interrogatoire du patient, dans le but d’établir un diagnostic de Covid-19 le plus précis possible. Il s’agit également de collecter des données pour permettre ensuite aux chercheurs de mieux comprendre cette maladie dont on ignore encore tant de choses”, précise Marie-Laure Saillard. “Je suis content de travailler avec Mesdocteurs dans cette crise sanitaire. Ici, on est comme dans une start-up, les recommandations changent tous les jours. Il faut s’adapter en permanence”, témoigne quant à lui Antoine Poignant-Wachsberg, directeur scientifique, médecin urgentiste et télé-consultant de la plateforme.

“C’est très douloureux à vivre pour un soignant”

Aujourd’hui 80% des téléconsultations c’est pour du Covid-19”, explique le médecin, évoquant des symptômes cliniques allant de la fièvre jusqu’à la toux sèche en passant par les courbatures, les glaires, les congestions nasales, les maux de tête, un petit essoufflement, une douleur thoracique, des tachycardies ou encore une “petite diarrhée”.

Si le soignant avoue vivre une période extrêmement compliquée et stressante, paradoxalement son activité le sauve de l’angoisse. “Contribuer à la santé publique m’aide beaucoup à gérer ma nervosité, explique celui qui, actuellement, se consacre quasiment exclusivement à la télémédecine. On fait face à beaucoup d’anxiété de la part des patients téléconsultants car ils sont confinés avec leur famille, parfois des bébés ou des personnes âgées. Certains sont atteints de Covid et pas les autres donc il y a des problèmes de mesures barrières. Tout le monde n’a pas une grande maison avec jardin et l’infection s’étend actuellement à l’intérieur des petits appartements. Qui plus est, beaucoup de gens fument, ont des problèmes respiratoires, des comorbidités. Ils sont encore plus inquiets, bien évidemment. On est obligé de les rassurer le plus possible mais c’est assez douloureux à vivre car on est impuissant à les aider à cause de la pénurie de masques”, s’inquiète Antoine Poignant-Wacsberg.

Les pays qui ont pu contenir le pic épidémique sont des pays qui ont mis des mesures barrières au premier rang duquel le masque. Les familles n’en ont pas. Il reste des moyens médicaux, bien sûr, mais pour limiter la contagion, on est très démunis à part de lavage des mains. Pour faire barrière à l’épidémie, il faudrait aussi être capable de mener une politique de dépistage massif, comme ça été le cas en Allemagne. En France, on n'est pas du tout à la pointe des pays européens, il n’y a pas assez de dépistages. De plus, admettons que vous puissiez être dépisté, 30% des cas sont ratés par PCR nasal. Le test le plus sûr, c’est le scanner thoracique. On sait si la personne a un Covid même si elle est encore asymptomatique. Mais bien sûr, c’est difficile de réquisitionner les scanners. Pour moi, il n’y aura pas de déconfinement tant qu’on n'aura pas des masques et des dépistages”, insiste-t-il. 

Que peut donc faire un médecin généraliste pour soulager un patient atteint du Covid-19 ? “J’évalue la prise en charge en fonction de la dyspnée, de la difficulté respiratoire, des comorbidités… Si j’ai un patient qui souffre d’un cancer ou qui est obèse, des facteurs de prises de risque, je vais lui recommander d'appeler le centre 15. Si quelqu’un a de la toux et de la fièvre mais aucun facteur de risque, je vais lui prescrire du Paracétamol pour soulager son mal de tête et ses courbatures”, explique le médecin.

Concernant la télémédecine, “l’ancrage se fait”

Bien évidemment, depuis le début du confinement, de plus en plus de Français se tournent vers la télémédecine, notamment sur conseil des autorités sanitaires, et le nombre de visites a largement augmenté sur plateforme. “Concernant le service à destination des adhérents des complémentaires santé, on a multiplié les consultations par six depuis le début de l’épidémie, c’est considérable”, détaille Marie-Laure Saillard.  

Pour faire face à cette demande accrue, MesDocteurs a mis en place un système bien rodé. “Chez nous, les professionnels de santé ne libèrent pas des plages dans leur agenda mais reçoivent des notifications et y répondent quand ils peuvent. En termes de gestion du temps, c’est beaucoup plus simple pour eux, surtout en ce moment, étant donné ce qu’ils sont sollicités. Qui plus est, notre actionnaire, le groupe VYV, dispose d’énormément de médecins qui nous aident quand ils le peuvent”, précise-t-elle.

Toutefois, ce nouvel engouement pour la télémédecine, qui peinait à s'implanter, devrait se poursuivre bien après la crise actuelle. “Tous les ans, on a une épidémie de grippe saisonnière et de gastro. Dans de tels contextes, la télémédecine paraît de plus en plus naturelle, l’ancrage se fait, explique Marie-Laure Saillard. Sur les réseaux sociaux, certains médecins disent avec humour: ‘Il y a six mois on m’a démarché, je ne voulais pas en faire, et maintenant, j’attends mon inscription’. Un médecin qui commence la téléconsultation devient adepte après”, assure-t-elle, rappelant que grâce aux objets connectés, ce système deviendra de plus en plus facile et automatique.

Néanmoins, la téléconsultation n’a pas vocation à remplacer une consultation présentielle sur tous les sujets, convient-elle. “En toute responsabilité, le médecin décide s’il pourra poser le diagnostic par téléconsultation ou si un vrai contact est nécessaire. Il n’y a pas de liste établie. Il y a bien évidemment des choses que l’on ne peut pas faire à distance. A partir du moment où il faut palper par exemple, un contact physique est bien sûr indispensable.”

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