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Antibiorésistance

Au Japon, 2 super-bactéries responsables de la mort de 8 000 personnes

Selon les scientifiques, deux bactéries résistantes aux antibiotiques auraient provoqué chaque année la mort de près 8 000 Japonais entre 2011 et 2017.

Au Japon, 2 super-bactéries responsables de la mort de 8 000 personnes urfinguss/iStock




Considérées comme une menace majeure pour la santé mondiale par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les infections résistantes aux antimicrobiens sont déjà responsables de la mort de milliers de personnes à l’échelle planétaire.

Fin 2018, une étude a ainsi estimé les bactéries résistantes aux antibiotiques avaient causé la mort de 33 000 personnes en 2015 au sein de l’Union européenne. Les décès liés aux bactéries multirésistantes sont estimés à 35 000 chaque année aux États-Unis.

Au Japon, à l’autre bout du monde, la menace est aussi présente, bien qu’aucun chiffre n’ait jusqu’ici été publié. C’est désormais chose faite avec une étude du Center Hospital du National Center for Global Health and Medicine, relayée notamment par The Japan Times.

Selon ses auteurs, deux bactéries seraient responsables du décès de près de 8 000 personnes dans l’archipel en 2017.

Changer nos habitudes pour lutter contre les super-bactéries

Pour établir une estimation du nombre de décès cause par l’antibiorésistance au Japon, les chercheurs ont recueilli des données sur les patients atteints d'une bactériémie causée par deux bactéries résistantes aux antibiotiques couramment détectées : le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM) et la salmonelle résistante aux fluoroquinolones.

Sur la base des données fournies par les institutions médicales, l'équipe a estimé que le nombre annuel de décès se situait entre 7 400 et 8 100 entre 2011 et 2017.

Dans le détail, le nombre de décès dus au SARM s'élevait à 4 224 en 2017- un chiffre en baisse depuis 2011. Le nombre de décès liés à la salmonellose est estimé à 3 915, avec une augmentation au cours de ces dernières années.

"Alors que le nombre de décès dus au SARM diminue, les mesures prises par le gouvernement contre les bactéries résistantes aux médicaments, y compris l'administration d'un traitement favorable aux hôpitaux favorisant l'utilisation appropriée des antibiotiques, semblent être efficaces à un certain niveau", explique le Pr Hiroshige Mikamo, spécialiste en bactériologie à l'Université de médecine Aichi.

Selon le chercheur, il est urgent de développer de nouveaux médicaments pour lesquels les bactéries n’ont pas encore développé de résistance. Il est aussi primordial que les médecins changent leurs habitudes en ne prescrivant des antibiotiques que lorsque cela est absolument nécessaire. "Le monde doit changer d'urgence la façon dont il prescrit et utilise les antibiotiques. Même si de nouveaux médicaments sont mis au point, sans changement de comportement, la résistance aux antibiotiques restera une menace majeure", avertit-il.

En 2014 déjà, un rapport commandé par le gouvernement britannique estimait déjà que les infections résistantes aux antimicrobiens pourraient devenir la principale cause de décès dans le monde d’ici à 2050 en causant 10 millions de décès par an.

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