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Pollution : la première étude de mesure des pesticides dans l'air a été lancée

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’organisme de surveillance de la qualité de l’air ATMO France et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) ont lancé ce lundi la première étude pour mesurer les taux de pesticides présents dans l'air. 

Pollution : la première étude de mesure des pesticides dans l'air a été lancée fotokostic /iStock




En 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait discrètement publié - sans communiqué, ni conférence de presse - un rapport sur l'exposition des agriculteurs aux pesticides, fruit de cinq années de travail.

Or, l’exposition des Français aux produits phytopharmaceutiques dans l'air demeure largement sous-documentée, faute d’études indépendantes. Ce lundi 25 juin enfin, l'Anses a lancé la première étude de mesure des résidus de pesticides dans l'air, afin de mesurer l'exposition chronique de la population et définir les lieux de surexposition. "C’est un sujet majeur, explique Mathilde Merlo, responsable de l’unité phytopharmacovigilance à l’Anses. C’est une campagne qui n’a pas d’équivalent au niveau européen".

1500 échantillons prélevés sur 50 sites français différents

A terme, cette étude "permettra de définir les modalités d’une stratégie pérenne nationale de surveillance des résidus de pesticides dans l’air ambiant", ont indiqué l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’organisme de surveillance de la qualité de l’air ATMO France et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Menée sur 50 sites différents en métropole et en Outre-mer, cette campagne de mesure sera réalisée en zones urbaines, périurbaines et rurales (52 % urbains et 48 % ruraux) et de productions agricoles : grandes cultures (40 %), sites viticoles (22 %), arboricoles (22 %), maraîchage (14 %) et élevage (6 %). 

Précisément, 1500 échantillons de 82 substances chimiques contenues dans des produits phytopharmaceutiques, biocides, médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain seront prélevés. Les associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air, comme Airparif ou Air PACA, mesureront ensuite les échantillons.

Les substances à prélever ont été définies en fonction de leur présence dans l'air et de leur degré de dangerosité. Parmi elles, le chlordéconeun pesticide ultra-toxique utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies antillaises. A ce jour, la quasi-totalité des Guadeloupéens (95%) et des Martiniquais (92%) ont été contaminés. Ou encore le glyphosate, que le gouvernement devrait avoir définitivement fait disparaitre d’ici trois ans. "Le glyphosate nécessite un investissement lourd en termes de recherche, précise Mathilde Merlo. Contrairement aux autres pesticides, nous avons dû développer une technique analytique qui lui est propre". Les résultats de cette étude seront dévoilés fin 2019 - début 2020.

Les risques d'une surexposition aux pesticides

Selon Santé Publique France, le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson aura augmenté de 56% en 2030. Les agriculteurs et les riverains ont 10% de risques en plus de contracter la maladie, notamment à cause de leur exposition aux pesticides. En 2015, Pourquoi Docteur avait rencontré Paul François, un agriculteur intoxiqué au pesticide en 2004. Ce dernier avait évoqué des problèmes d'ordre neurologique, "des tâches au cerveau qui évoluent", avec pour conséquence des douleurs dans les jambes, les mains et des maux de tête parfois tellement violents qu’ils l'obligent à l'hospitalisation. "Je pensais que j’étais bon pour une grosse migraine [...] j’ai fait 12 comas en 3 mois", nous avait-il expliqué. 

En 2012, Bruno Le Maire - alors ministre de l'Agriculture - avait officiellement reconnu la maladie de Parkinson comme étant une maladie professionnelle des agriculteurs, dans un décret publié au Journal officiel. Selon le texte, les agriculteurs doivent avoir été exposés au moins 10 ans aux pesticides et avoir ressenti les premiers symptômes un an après la fin de cette exposition pour qu'elle soit reconnue comme maladie professionnelle.

Les pesticides dans la nourriture

En février dernier, l'ONG Générations futures dénonçait la présence de résidus de pesticides dans plusieurs fruits et légumes commercialisés en grande surface après avoir étudié les données officielles de la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016, soit 30 échantillons de 19 fruits et 33 légumes très consommés. Afin de faire le point sur la question, Grennpeace a mené l'enquête sur le terrain auprès d'agriculteurs et d'agricultrices fournisseurs des grandes enseignes. Selon son classement, Carrefour et Monoprix seraient les plus engagés, suivis de Système U et Intermarché alors que Auchan et Casino sont notés comme les mauvais élèves. 

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