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QUESTION D'ACTU

Point sur la situation

«Course zéro pesticides» : où en est la réduction des pesticides dans la grande distribution ?

Depuis quatre ans, Greenpeace France classe les enseignes de la grande distribution selon leurs efforts pour éliminer les pesticides des fruits et légumes présents sur leurs étalages. Où en sont-elles cette année ? 

\ AlexRaths / stock




Casino, Monoprix, Carrefour, Auchan... Où en est la grande distribution dans la lutte contre les pesticides ? Ou achète-t-on les fruits et légumes les moins exposés aux perturbateurs endocriniens ?

Ces dernières années, la quasi-totalité des enseignes s’est positionnée sur la question, mais en février dernier, l'ONG Générations futures dénonçait la présence de résidus de pesticides dans plusieurs fruits et légumes commercialisés en grande surface après avoir étudié les données officielles de la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016, soit 30 échantillons de 19 fruits et 33 légumes très consommés. Afin de faire le point sur la question, Grennpeace a mené l'enquête sur le terrain auprès d'agriculteurs et d'agricultrices fournisseurs des grandes enseignes. Lesquelles respectent le mieux leurs engagements ?

Carrefour et Monoprix, les bons élèves

Selon son classement, Carrefour et Monoprix seraient les plus engagés. Le premier serait parvenu à réduire les pesticides d’environ 75 % de ses filières à marque distributeur (MDD). L’enseigne aurait même élargi cette initiative aux pommes de terre, aux oranges et aux melons, et développerait des expérimentations sur d’autres filières : asperges, champignons, entre autres. "Monoprix se maintient aux côtés de Carrefour grâce à sa marque Monoprix Tous Cultiv’ Acteurs, note également Grennpeace. En fixant des objectifs de long terme à ses fournisseurs et en adoptant la liste noire BEE FRIENDLY de pesticides, l’enseigne se distingue surtout par sa grande transparence sur l’identité de ses fournisseurs et sur son cahier des charges".

Système U et Intermarché poursuivent leurs engagements

Système U et Intermarché maintiennent également leur engagement. Le premier est parvenu à éliminer les pesticides de synthèse sur ses fruits et légumes (frais, surgelés et transformés) et "a réalisé un travail important dans l’identification et la caractérisation des molécules les plus dangereuses pour la santé humaine et l’environnement". Système U a donc augmenté sa liste de substances actives. Encore faudra-t-il qu'elle soit prise en compte systématiquement pour tous les produits commercialisés.

Intermarché "s’est engagée à atteindre un objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides et de suppression des substances actives les plus dangereuses". Pour ce faire, l'enseigne espère amener les fournisseurs de fruits et légumes frais à marque de distributeur (MDD) dans des démarches transparentes et responsables, dont la certification Haute valeur environnementale (HVE) et l’Agriculture biologique (AB).

Les "efforts à deux vitesses" de E.Lecler

Grennpeace classe E.leclerc en troisième position et évoque "des efforts à deux vitesses" dans sa politique de lutte contre les pesticides. Car si l'enseigne a annoncé en 2017 son intention de supprimer 50 % des pesticides sur l’ensemble de son offre fruits et légumes (toutes marques confondues) d’ici à 2020, il semblerait qu'elle n'ait pas encore élargi ses objectifs aux autres marques qu'elle commercialise. Elle devra pourtant y venir "afin de ne pas se cantonner à un simple effet d’annonce", juge Grennpeace.

Casino et Auchan, les bonnets d'âne

Enfin, les mauvais élèves sont Auchan et Casino. En décembre 2017, Auchan s’est engagé à commercialiser une gamme de 50 variétés de fruits et légumes garantie sans résidus de pesticides à l’horizon 2020. Actuellement, une vingtaine de références répondent à cette démarche. "L’enseigne affirme suivre les pratiques agricoles de ses fournisseurs mais aucune garantie n’est apportée quant à leur évolution agroécologique", note l'ONG. "Auchan doit surtout s’atteler à faire disparaître les pesticides dans les champs et les vergers sielle veut monter d’une marche".

Même constat pour Casino qui poursuit le développement de sa démarche Agriplus afin de faire disparaître les résidus de pesticides de ses fruits et légumes frais et surgelés. Pour que ses efforts payent, Casino doit fixer "des objectifs de moyens agronomiques à ses producteurs et alors garantir une réelle baisse de l’usage des pesticides".

Les enseignes doivent soutenir les producteurs

Auchan et Casino se tournent vers une autre démarche appelée "Zéro résidu de pesticide", qui vise à éliminer au maximum les traces de pesticides des produits en vente. "Le problème est qu’un produit alimentaire ne présentant plus de traces de pesticides ne garantit pas une réelle baisse de l’usage des pesticides par les agriculteurs et agricultrices, déclare Ingrid Aymes, chargée de projet chez Greenpeace France ! Ce n’est donc pas un gage d’une réelle transition vers une agriculture écologique. La grande distribution doit à tout prix éviter de se tourner vers cet étiquetage trompeur".

Pour lutter efficacement contre les pesticides, les enseignes doivent soutenir leurs producteurs. "Changer ses pratiques agricoles et utiliser moins de pesticides nécessite en effet des efforts financiers et une prise de risques qui ne doivent pas être assumés uniquement par les agriculteurs et agricultrices mais soutenus par la grande distribution", explique l'ONG. "Le soutien des grandes enseignes aux producteurs reste aujourd’hui un pur exercice de communication, continue Ingrid Aymes. En réalité, la grande distribution continue d’exercer une pression constante sur ses fournisseurs. La plupart de celles et ceux que nous avons rencontrés affirment qu’aucune enseigne ne leur propose un prix véritablement revalorisé, à la hauteur des efforts engagés, ni de contrats réellement sécurisants".

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