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QUESTION D'ACTU

Risque de récidive

Le cancer du sein peut bénéficier longtemps de l’hormonothérapie

Une nouvelle étude montre que le cancer du sein hormonosensible peut récidiver très longtemps après l’arrêt de l’hormonothérapie. Certain critères pourraient faire allonger le traitement.

Le cancer du sein peut bénéficier longtemps de l’hormonothérapie kladyk/Epictura




Certaines tumeurs du sein ont pour caractéristique d'être « hormonosensibles », ce qui signifie que les hormones féminines (œstrogènes, progestérone), naturellement produites dans l'organisme, vont stimuler leur croissance. « L'hormonothérapie » est un traitement qui consiste à empêcher l'action stimulante des hormones féminines sur les cellules cancéreuses. Une étude parue dans le New England Journal of Medicine analyse les éléments pour optimiser la durée de l’hormonothérapie en fonction du type de la gravité du cancer.

Cancers du sein ER+

Chez les femmes avec un cancer du sein à un stade précoce et des récepteurs aux estrogènes positifs (ER+), l’administration d’une hormonothérapie pendant 5 ans après le traitement chirurgical réduit considérablement les taux de récidive de ces cancers (30 à 50%), pendant et après le traitement, ainsi que le risque de décès par cancer du sein et de décès toutes causes confondues.

L'extension d'un tel traitement au-delà de 5 ans offre une protection supplémentaire, mais il a des effets secondaires (bouffées de chaleur, douleurs articulaires, thromboses veineuses, ostéoporose) dont le risque augmente avec la longueur du traitement. L'obtention de données sur le risque absolu de récidive à distance d’une hormonothérapie classique de 5 ans permettrait de déterminer s'il faut prolonger le traitement.

Une analyse combinée des principaux grands essais

Dans cette méta-analyse des résultats de 88 essais portant sur 62 923 femmes atteintes d'un cancer du sein ER+ et indemnes de toute récidive après 5 ans d’une hormonothérapie classique, une équipe de chercheurs a utilisé des analyses statistiques sophistiquées (Kaplan-Meier et Cox), pondérées en fonction des essais et des traitements, le diamètre de la tumeur et le statut ganglionnaire (TN), le grade tumoral et d'autres facteurs pour évaluer le risque de récidive pendant la période qui va de 5 ans après la chirurgie jusqu’à 20 ans, c’est-à-dire les 15 ans de suivi après chirurgie et hormonothérapie.

Persistance d’un risque de récidive

Les récidives de cancer du sein surviennent à un rythme constant tout au long de la période d'étude après l’arrêt de l’hormonothérapie, de 5 à 20 ans. Le risque de récidive à distance semble fortement corrélé avec le statut initial de la tumeur du sein dans la classification TNM.

Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein de stade T1, le risque de récidive à 20 ans près la chirurgie est de 13% s’il n’y avait pas d’atteinte ganglionnaire (T1N0), 20% avec un à trois ganglions atteints (T1N1-3), et 34% avec quatre à neuf ganglions atteints (T1N4- 9).

Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein de stade T2, le risque de récidive à long terme est de 19% en cas de T2N0, de 26% en cas de T2N1-3 et de 41% en cas de T2N4-9.

Le risque de décès par cancer du sein dépendrait également du statut TNM, mais ce n’est pas le cas pour le risque de cancer du sein controlatéral.

Risque de décès en fonction des autres critères

Partant du statut TNM, si l’on analyse ce risque de récidive à long terme en fonction du grade cellulaire tumoral (disponible chez 43 590 patientes) et du statut Ki-67 (disponible chez 7692 patients), qui sont fortement corrélés entre eux, il apparaît que ceux-ci n’apportent qu'une valeur prédictive supplémentaire modérée pour les récidives à long terme.

Pendant la période d'étude de 5 à 20 ans, le risque absolu de récidive à distance de l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d'un cancer du sein T1N0 est de 10% pour une maladie de bas grade, 13% pour une maladie modérée et 17% pour une maladie de haut grade. Les risques correspondants pour toute récurrence ou apparition d'un cancer du sein controlatéral sont respectivement de 17%, 22% et 26%.
Par contre, le statut concernant le récepteur à la progestérone (chez 54 115 patients) et le récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 2 (HER2) (chez 15 418 patients dans les essais sans utilisation de trastuzumab) ne semblent pas du tout prédictifs du risque de récidive à long terme.

Sélectionner les femmes à prolonger

Dans le cancer du sein localisé hormonosensible et après arrêt des 5 ans de traitement endocrinien adjuvant, les récidives de cancer du sein continuent donc à se produire régulièrement tout au long de la période d'étude allant jusqu’à 20 ans après la chirurgie.

Ce risque de récidive à distance est fortement corrélé avec le statut TNM initial du cancer du sein, avec des risques allant de 10 à 41% selon le statut TNM et le grade tumoral.

Cette étude apporte des critères pour choisir quelles sont les femmes qui sont le plus susceptibles de bénéficier d’une prolongation du traitement hormonal en épargnant celles qui en bénéficieraient le moins. Elle pose aussi les bases d’une recherche sur une nouvelle façon d’organiser le traitement en séquences de traitement hormonal et séquences de vacances thérapeutiques.

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