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QUESTION D'ACTU

124 millions de mineurs

Obésité infantile : dix fois plus d’enfants concernés en 40 ans

Le nombre d'enfants ou d'adolescents en situation d'obésité s'est décuplé depuis 1975. Les régions défavorisées sont les plus touchées par cette progression.

Obésité infantile : dix fois plus d’enfants concernés en 40 ans londondeposit/epictura




Le monde s’alourdit d’année en année. Le nombre de personnes en surpoids se compte désormais en millions. Un demi-milliard d’adultes sont obèses, et deux fois plus en surcharge pondérale.

Et les enfants ne font pas exception, souligne une étude parue dans le prestigieux Lancet. Réalisée auprès de 130 millions de personnes, elle analyse l’évolution de la surcharge pondérale depuis 1975.

En l’espace de 40 ans, le nombre d’enfants trop gros s’est multiplié par dix, d’après les travaux de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni). Publiés à l’occasion de la Journée mondiale de l’Obésité, ce 11 octobre, ils soulignent l’importance d’accentuer la lutte contre la malnutrition. De fait, ce sont désormais 6 % des filles et 8 % des garçons qui ont un IMC largement supérieur à la normale.

L’explosion anglophone

La tendance mise en avant par cette étude est alarmante. En 2016, 124 millions de mineurs étaient obèses et 213 millions en surpoids. Sans action coordonnée, le monde pourrait dénombrer plus d’enfants obèses que d’enfants en sous-poids d’ici 2022.

Certaines régions sont touchées de manière démesurée. C’est le cas des régions riches anglophones – comme les Etats-Unis, l’Australie ou encore l’Irlande – mais aussi de zones moins favorisées, comme l’Asie orientale. Chez les enfants et les adolescents, le record de surcharge pondérale s’observe en Polynésie et en Micronésie. Un quart des jeunes y souffrent d’obésité.


IMC moyen dans les pays du monde (Source : NCD Risk Factor Collaboration (NCD-RisC))

En fait, un double phénomène s’observe. Dans les pays développés, le surpoids connaît un plateau depuis 1975, tout en restant à un niveau élevé. Les pays à revenus faibles ou modérés, eux, font face à une augmentation rapide de l’obésité. La progression la plus marquée a lieu au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie orientale.

Favoriser les aliments sains

Sans surprise, le mode de vie occidental est la principale explication à cette explosion mondiale. « Les aliments sains et nutritifs sont trop chers pour les familles et les communautés pauvres », explique le Pr Majid Ezzati, principal auteur de ces travaux. Le chercheur prédit une génération d’enfants obèses si rien n’est fait pour favoriser l’accès à des vivres de qualité.

« Nous devons trouver des moyens de rendre disponibles les aliments sains et nutritifs, à la maison comme à l’école, particulièrement dans les zones défavorisées, plaide le Pr Ezzati. Plus de régulation et des taxes sont nécessaires pour protéger les enfants des aliments peu sains. »


C’est exactement ce que recommande l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a également participé aux recherches. En complément de l’étude, l’agence sanitaire de l’ONU publie un plan de lutte contre l’obésité infantile.

Des actions ciblées

Le document officiel détaille la marche à suivre pour les pays touchés par le surpoids des enfants et des adolescents. Les interventions se résument en six axes principaux : promouvoir les aliments sains et favoriser l’activité physique sont au cœur de cette stratégie.

« Les Etats devraient se concentrer sur la réduction de la consommation d’aliments bon marché, extrêmement transformés, hautement caloriques, et pauvres sur le plan nutritif, énumère le Dr Fiona Bull, coordinatrice du programme de surveillance et de prévention des maladies non-transmissibles à l’OMS.

Limiter le temps passé devant les écrans et les activités sédentaires, au profit d’activités pendant les temps de récréation et de plus de sport, sont recommandés. Pour cela, l’OMS conseille d’agir dès le plus jeune âge, en n’hésitant pas à offrir des services ciblés dès la période pré-conceptionnelle.

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