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Et si TikTok donnait des tics ?

L'augmentation de la fréquentation des réseaux sociaux durant la pandémie se serait traduite par une aggravation des troubles chez les adolescents souffrant de tics.

Et si TikTok donnait des tics ? Heru Anggara/iStock

  • Publié le 01.03.2022 à 20h00
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C'est un trouble de plus à mettre sur le compte de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences dans la vie quotidienne : les adolescents et jeunes adultes souffrant de tics ont vu leur fréquence augmenter parallèlement à leur utilisation plus importante des médias sociaux durant les périodes de confinement. C'est ce que montre une étude préliminaire qui sera présentée en avril prochain lors de la réunion annuelle de l'Académie Américaine de Neurologie.

"Pendant la pandémie, nous avons constaté dans notre clinique une augmentation des troubles chez les jeunes patients souffrant de tics et, compte tenu de ce que l'on sait de l'utilisation très importante des réseaux sociaux durant la crise sanitaire, nous avons cherché à savoir s'il y avait une corrélation", explique le Dr Jessica Frey, membre de l'Académie Américaine de Neurologie.

Des mouvements et sons incontrôlables

L'étude a porté sur 20 adolescents et jeunes adultes âgés de 11 à 21 ans et souffrant de tics, ces mouvements et sons incontrôlables souvent provoqués par une envie irrésistible de les produire. Les participants ont dû indiquer le temps passé sur les réseaux sociaux, la fréquence de leurs tics et leur qualité de vie globale. Résultat, alors que 65% des participants ont déclaré passer 6 heures par jour en moyenne sur les réseaux sociaux durant la pandémie et que 90% d'entre-eux y ont passé davantage de temps qu'auparavant, l'enquête a montré que dans 85% des cas la fréquence des tics s'était aggravée et que 50% des participants avaient constaté un impact négatif des réseaux sociaux sur leurs tics.

Augmentation des troubles 

Pour quantifier l'impact de l'utilisation de ces réseaux sociaux sur leurs tics, il était demandé aux jeunes de classer la gravité de leurs troubles sur une échelle de 0 à 6. Ceux qui n'ont pas augmenté leur utilisation des réseaux sociaux durant la pandémie ont évalué à 4 la fréquence de leurs tics alors que ceux qui ont eu une utilisation accrue de ces réseaux ont placé le niveau de leurs troubles à 5. Idem pour la qualité de vie qui a davantage baissé chez les grands utilisateurs que chez ceux qui utilisaient moins les réseaux sociaux.

"Cette étude a commencé à faire la lumière sur l'impact que la pandémie et l'augmentation de l'utilisation des réseaux sociaux ont pu avoir sur les adolescents et les jeunes adultes atteints de tics", expliquent les auteurs de ces travaux en soulignant que des recherches plus approfondies seraient nécessaires pour identifier les facteurs de stress qui conduisent à une aggravation des tics. Ils précisent par ailleurs que la limite de leur étude est que ce sont les patients eux-mêmes qui rapportent leurs symptômes et que les changements dans le caractère et la complexité des tics n'ont pas été évalués.

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