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Grossesse et dépression

Les antidépresseurs augmentent le risque de naissance prématurée

Pour les femmes enceintes déprimées, prendre des antidépresseurs peut exposer l'enfant à un risque de prématurité. Des alternatives existent.

Les antidépresseurs augmentent le risque de naissance prématurée DURAND FLORENCE/SIPA

  • Publié le 28.03.2014 à 12h48
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Est-ce dangereux pour mon enfant de continuer ce traitement ? La question se pose souvent pour les femmes enceintes sous antidépresseurs. Une étude américaine publiée au mois de janvier dernier montrait que la consommation d'antidépresseurs n'avait pas de conséquence dans le taux de bébés-morts nés.
Mais des chercheurs américains viennent de publier une étude dans le journal PLOS ONE  indiquant que les antidépresseurs augmentaient le risque de donner naissance à un bébé prématuré. Ils recommandent d’essayer des solutions alternatives en cas de dépression.

La prise d’antidépresseurs au 3ème trimestre augmente les risques

L'équipe du Pr Krista Huybrechts a cherché à savoir si l’augmentation des naissances prématurées et la prise du plus en plus fréquente d’antidépresseurs chez les femmes enceintes avaient un lien de corrélation. Pour se faire, ils ont analysé les données de 41 études publiées entre 1993 et 2012.

Les résultats leur ont permis de confirmer que la dépression maternelle n’avait pas d’influence sur les risques de naissance prématurée. Mais les différentes études « continuaient à montrer l’augmentation de naissances prématurées pour les grossesses exposées aux antidépresseurs », a déclaré le Dr Adam Urato, membre du groupe de recherche. 

La compilation des chiffres a permis également d'identifier la période la plus à risque durant la grossesse. Si la future maman  commence à prendre des antidépresseurs au début du 3ème trimestre, le danger sera plus grand. A l’inverse, le risque est moindre pour les femmes sous antidépresseurs avant le début de la grossesse et qui arrêtent au courant du 1er trimestre.

Des solutions alternatives

Comme le reconnaît Dr Urato, « les femmes enceintes et leur médecins doivent discuter d'un changement de traitement ensemble. Pour nous, c’est crucial que le public ait des informations exactes sur le sujet ».

Les auteurs de l’étude considèrent que pour les cas de dépression modérée, des solutions alternatives existent. « Des traitements non-médicamenteux, comme la psychothérapie, peuvent aider et ne sont pas associés avec des complications comme une naissance prématurée », rapporte Pr Krista Huybrechts. Ces recommandations rejoignent celles données par le Pr. Antoine Pélissolo, psychiatre au CHU de la Pitié-Salpêtrière à Paris, à pourquoidocteur en janvier dernier. Lui aussi conseille « le suivi psychologique classique par son thérapeute » et pense même qu’il « il est aussi possible d’apprendre des techniques de relaxation, des méthodes naturelles de gestion du stress » au lieu d’utiliser des antidépresseurs.

Arrêter les antidépresseurs, ce n'est pas toujours recommander

Les auteurs de l’étude prônent la discussion entre les médecins et leurs patients car les solutions alternatives ne sont pas toujours possibles. Pour le Pr Pélissolo, arrêter la prise d’antidépresseurs chez une femme souffrant d’une dépression sévère est dangereux. « Pour combler des crises d’angoisse, elle risque également de consommer de l’alcool ou des drogues, qui peuvent avoir des conséquences délétères pour le fœtus », constate-t-il.

Tout comme le Pr Pélissolo, les auteurs de l’étude reconnaissent que parfois les antidépresseurs sont le seul moyen pour des femmes en dépression sévère de se soigner. Pour elles, les solutions alternatives ne sont pas efficaces.

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