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Nutrition

Pour manger sainement, pensez niveau de transformation des aliments

Une neuroscientifique américaine invite à repenser notre nutrition en limitant la consommation d'aliments ultra-transformés, régulièrement associés à des pathologies.

Pour manger sainement, pensez niveau de transformation des aliments monticelllo / istock




L'ESSENTIEL
  • Dans l’Hexagone, 69 % des produits alimentaires proposés dans les supermarchés sont ultra-transformés, d’après une étude de 2021, et un tiers de l’assiette des Français est composée d’aliments ultra-transformés, selon une autre.
  • Pour identifier si un produit est transformé, le mieux est de décoder la liste des ingrédients sur les étiquettes alimentaires, en repérant "l’ajout de sel, de matières grasses et de sucres, l’absence de fibres, la présence de nombreux composants chimiques méconnaissables", selon la neuroscientifique Alexandra DiFeliceantonio.
  • Une alimentation riche en produits ultra-transformés a été associée au diabète, au cancer, au déclin cognitif et à la mortalité toutes causes confondues. "Certains types d'aliments, conçus pour être délicieux, affectent le cerveau des gens d'une manière similaire à l’abus de drogues", créant les mêmes effets de dépendance, affirme DiFeliceantonio.

"Plutôt que de vous concentrer sur les calories ou les macronutriments, réfléchissez à la façon dont les aliments que vous mangez ont été physiquement et chimiquement modifiés." Dans un récent article, Alexandra DiFeliceantonio, professeure en neurosciences à l'Institut de recherche biomédicale Fralin de l’Université Virginia Tech (Etats-Unis), tire une nouvelle sonnette d’alarme sur la consommation de produits ultra-transformés.

Pizzas surgelées, soupes en boîte, sauces industrielles, biscuits, chips, sodas, céréales aromatisées... Par définition, les aliments dits transformés sont ceux qui passent par de multiples procédés industriels et contiennent au moins un ingrédient dénaturé, comme des additifs, des arômes, des colorants ou encore des sucres ajoutés. "Ils représentent 58 % des calories consommées aux États-Unis", rappelle la chercheuse. Dans l’Hexagone, 69 % des produits alimentaires proposés dans les supermarchés sont ultra-transformés, d’après une étude de 2021, et un tiers de l’assiette des Français est composée d’aliments ultra-transformés, selon une autre.

Comment identifier les aliments ultra-transformés ?

Pas toujours facile de repérer le niveau de transformation industrielle d’un aliment. Des scientifiques de l'Université de Sao Paulo au Brésil ont créé en 2009 le système de classification NOVA, qui évalue les produits en fonction de leur degré de transformation, de 1 à 4. Son principal défaut est qu’il n’est pas obligatoirement présent sur les emballages, et qu’il faut donc faire la démarche de le consulter sur Internet.

Pour identifier dans quelle mesure une denrée est modifiée, le mieux est de décoder la liste des ingrédients sur les étiquettes alimentaires. "L’ajout de sel, de matières grasses et de sucres, l’absence de fibres, la présence de nombreux composants chimiques méconnaissables" sont autant d’indices d’ultra-transformation, selon Alexandra DiFeliceantonio. Soit des substances qui augmentent de manière systémique l'inflammation de l'organisme, une des plus grandes menaces pour la santé du corps et du cerveau.

Les aliments transformés associés au diabète, au cancer, au déclin cognitif...

"Nous mangeons des choses qui nous font du mal", affirme la neuroscientifique. "Lorsqu'ils pensent à la question des choix alimentaires, les gens se focalisent souvent sur les calories qui entrent, les calories qui sortent, les macronutriments et la prévalence du risque d'obésité. Mais quels que soient l’âge, l’IMC et le niveau d’activité physique, une alimentation riche en produits ultra-transformés a été associée au diabète, au cancer et à la mortalité toutes causes confondues." Le risque de troubles neurologiques comme le déclin cognitif n’est pas non plus à exclure.

Les aliments ultra-transformés ont les mêmes effets de dépendance que le tabac et d'autres substances, selon Alexandra DiFeliceantonio. "Certains types d'aliments, conçus pour être délicieux, affectent le cerveau des gens d'une manière similaire à l’abus de drogues", explique-t-elle, évoquant "des fringales intenses, moins de contrôle sur la quantité, des symptômes de sevrage et un usage continu malgré des conséquences néfastes".

"Améliorer l'environnement alimentaire moderne"

La solution, selon elle, passe par des changements dans l’offre alimentaire. "Si vous essayez d'arrêter de boire, vous n’allez pas au bar. Mais vous ne pouvez pas arrêter de manger. Or la publicité alimentaire, les distributeurs automatiques, l’étalage de confiseries à la caisse des supermarchés [...] rendent les aliments ultra-transformés difficiles à éviter. Le défi consiste à déterminer quels aliments ont le plus de potentiel de dépendance, et comment nous pouvons améliorer l'environnement alimentaire moderne."

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