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Neurologie

Cerveau : et s’il pouvait vivre en dehors de son corps ?

Pour la première fois, des chercheurs ont réussi à maintenir en vie le cerveau de deux porcs hors de leur corps en le "connectant" à une machine qui maintient plusieurs variables, comme la pression artérielle ou le débit sanguin, à de bons niveaux.

Cerveau : et s’il pouvait vivre en dehors de son corps ? CIPhotos/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chez deux porcs, des chercheurs ont réussi à maintenir en vie leur cerveau alors que celui-ci était en dehors de leur corps.
  • Pour cela, ils ont reconnecté le cerveau à une machine appelée "contrôle circulatoire pulsatile extracorporel".
  • Cet appareil reproduit les échanges que le cerveau a normalement avec le corps.

C’est une première : des chercheurs du centre médical UT Southwestern ont réussi à maintenir en vie le cerveau de deux porcs alors que l’organe n’était plus dans leur corps. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Scientific Reports.

Une machine qui permet de garder le cerveau irrigué en sang

Ils ont en effet accompli la prouesse de faire fonctionner le cerveau indépendamment du reste du corps pendant plusieurs heures. Pour cela, ils ont coupé les principales artères de l’organe - celles qui le relient au reste du corps - et les ont raccordées à un contrôle circulatoire pulsatile extracorporel (EPCC). 

L’EPCC est une machine spécifique, composée de tubes et d’une pompe commandée par un système informatique. Cet appareil mime les échanges que le cerveau a normalement avec le corps, ce qui permet de maintenir plusieurs variables - comme la pression artérielle, le débit sanguin et la pulsatilité - "à des valeurs proches des valeurs initiales”, notent les auteurs dans leur étude. Ainsi, le flux sanguin naturel est maintenu grâce à l’EPCC.

Le cerveau fonctionne sans le corps pendant 5 heures

Les scientifiques ont installé des électrodes sur le cerveau pour surveiller son activité. Résultat : pendant cinq heures, il a été suffisamment oxygéné, alimenté et maintenu dans un bon état de fonctionnement.

"Cette nouvelle méthode permet de mener des recherches sur le cerveau indépendamment du corps, grâce à elle, nous pourrons répondre à des questions physiologiques d'une manière inédite !”, explique Juan Pascual, professeur de neurologie, de pédiatrie et de physiologie à l'UT Southwestern Medical Center et auteur principal de cette étude, dans un communiqué

Cette découverte pourrait donc en permettre d’autres. À l’avenir, les scientifiques pourraient s’en servir pour étudier le cerveau indépendamment des facteurs qui l’influencent ou en isolant un précisément. Par exemple, analyser uniquement l’impact de la pression artérielle sur le cerveau, indépendamment du taux de glycémie ou d’autres facteurs. 

Autre application possible de cette découverte : isoler le cerveau du reste du corps lors d'opérations chirurgicales pour éviter des effets secondaires néfastes. Néanmoins, avant que ce dispositif ne soit utilisé sur des êtres humains, il devrait encore être testé dans le cadre d’essais cliniques. 

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