Les séjours dans l’espace de Thomas Pesquet vous ont toujours fait fantasmer ? L’étude, parue dans la revue scientifique The FASEB Journal, pourrait bien faire disparaître vos sentiments de convoitise envers l’astronaute français. Selon les travaux de l’équipe de l'Université d'État de Floride et de l'École de médecine de l'Université Wake Forest en Caroline du Nord, les vols spatiaux augmenteraient les risques de dysfonctionnements érectiles chez les hommes.

Les astronautes ont un risque accru de trouble de l’érection

“Il y a eu un intérêt croissant au sein de l'industrie spatiale pour les expéditions habitées de longue durée sur la Lune et sur Mars”, notent les scientifiques dans leur article. Absence de gravité, rayonnement cosmique… ces voyages ne sont pas sans conséquences sur la santé des astronautes. Les chercheurs américains se sont ainsi posé une question – certes un peu triviale à l’échelle des grandes découvertes humaines, mais tout de même essentielle pour l’homme - : quels sont les effets à long terme des vols spatiaux sur leur vie sexuelle ?

Pour répondre à cette question, l’équipe a réuni 86 rats mâles. Pendant quatre semaines, la moitié d’entre eux ont été positionnés avec leurs membres postérieurs vers le haut pour simuler l'apesanteur observée dans l’espace. Les autres rongeurs pouvaient errer dans leur cage comme d'habitude. De plus, au sein des deux groupes, les animaux ont été exposés à différents niveaux de rayonnement cosmique élevé, léger ou aucune exposition.

Résultat : ces aspects des vols spatiaux affectent négativement les tissus vasculaires présents dans le pénis et peuvent provoquer des troubles érectiles. Et cela, même après une période de récupération à long terme.

Vols dans l’espace : la santé sexuelle doit être surveillée

Ces travaux ont montré que des altérations vasculaires sont induites par des doses relativement faibles de rayonnement cosmique galactique et, dans une moindre mesure, par une apesanteur simulée, principalement en raison d'une augmentation du stress oxydatif.

"Avec les missions habitées dans l'espace prévues pour les années à venir, ce travail indique que la santé sexuelle devrait être étroitement surveillée chez les astronautes à leur retour sur Terre, explique l'auteur Justin D. La Favor de l'Université d'État de Floride dans un communiqué. Alors que les impacts négatifs du rayonnement cosmique galactique ont été durables, des améliorations fonctionnelles induites par le ciblage aigu des voies de l'oxyde nitrique et du rédox dans les tissus suggèrent que la dysfonction érectile peut être traitable."

Les chercheurs avancent que des traitements avec différents antioxydants pourraient contrer certains de ces effets, et éviter les “pannes” aux cosmonautes.