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Glycémie

Diabète : le manque de sommeil augmente la résistance à l'insuline des femmes

Un sommeil insuffisant peut augmenter la résistance à l'insuline chez les femmes, en particulier chez celles ménopausées

Diabète : le manque de sommeil augmente la résistance à l'insuline des femmes fizkes/istock




L'ESSENTIEL
  • Un sommeil insuffisant chronique peut augmenter la résistance à l'insuline chez les femmes par ailleurs en bonne santé.
  • Les effets du manque de sommeil sont plus importants chez les femmes ménopausées.
  • D'autres études vont être menées pour mieux comprendre comment la carence en sommeil affecte le métabolisme.

Si vous voulez maintenir une bonne glycémie et réduire les risques de diabète, il faut éviter les nuits courtes, mesdames. Une étude américaine, parue dans Diabete Care le 13 novembre, a démontré que le manque de sommeil chronique peut augmenter la résistance à l'insuline chez les femmes, notamment celles qui sont ménopausées.

Diabète : le manque de sommeil augmente le risque chez les femmes

De précédents travaux avaient déjà démontré que la restriction du sommeil peut augmenter le risque de maladies telles que les maladies cardiovasculaires, l'hypertension et les troubles du métabolisme du glucose, pouvant conduire à la résistance à l'insuline et au diabète de type 2. Cependant, elles se concentraient principalement sur une restriction sévère du sommeil à court terme ou n'ont été réalisées que chez les hommes. Les chercheurs ont ainsi pu voir quelles étaient spécifiquement les conséquences du manque de sommeil chez les femmes.

Pour mener cette étude, l'équipe a recruté 40 femmes âgées de 20 à 75 ans. Ces participantes avaient des habitudes de sommeil saines, dormant habituellement entre 7 et 9 heures par nuit. Cependant, elles présentaient des risques élevés de maladie cardiométabolique en raison de facteurs tels que le surpoids, l'obésité ou encore des antécédents familiaux de diabète de type 2. Au cours de l'étude, les volontaires ont été invitées à se coucher une heure et demie plus tard. Elles ont ainsi dormi en moyenne 6,2 heures par nuit pendant six semaines. Ce qui reflète la durée moyenne du sommeil des adultes ayant un sommeil insuffisant. Les scientifiques ont ensuite mesuré les niveaux d'insuline et de glucose dans leur sang. Les résultats ont montré une augmentation de 14,8 % de la résistance à l'insuline chez les femmes pré et post-ménopausées. Les effets étaient plus graves chez les participantes ménopausées avec une hausse pouvant atteindre 20,1 %.

"Ce que nous voyons, c'est que plus d'insuline est nécessaire pour normaliser les niveaux de glucose chez les femmes dans des conditions de restriction du sommeil, et même dans ce cas, l'insuline n'a peut-être pas fait assez pour contrer l'augmentation des taux de glucose dans le sang des femmes ménopausées", a expliqué Pr Marie-Pierre St-Onge, directrice du Center of Excellence for Sleep and Circadian Research au Columbia University Vagelos College of Physicians and Surgeons dans un communiqué. "Si cela se maintient au fil du temps, il est possible que le sommeil insuffisant prolongé chez les personnes atteintes de prédiabète puisse accélérer la progression vers le diabète de type 2."

Sommeil et glycémie : pas de lien démontré avec le poids

Les chercheurs ont voulu vérifier si la prise de poids pouvait expliquer les changements observés dans les niveaux d'insuline et de glucose, car les personnes ont tendance à manger plus quand elles sont fatiguées. Mais les résultats des analyses ont montré que les effets sur la résistance à l'insuline étaient en grande partie indépendants des modifications de poids corporel.

De plus, une fois que les volontaires ont recommencé à dormir de 7 à 9 heures par nuit, leurs niveaux d'insuline et de glucose sont revenus à la normale. Cela suggère que le manque de sommeil lui-même est responsable de l'augmentation de la résistance à l'insuline chez les femmes.

"Les chercheurs prévoient des études supplémentaires pour mieux comprendre comment la carence en sommeil affecte le métabolisme chez les hommes et les femmes, ainsi que pour explorer les interventions du sommeil en tant qu'outil dans les efforts de prévention du diabète de type 2", ajoute Pr Corinne Silva, directrice de programme à la Division du diabète, de l'endocrinologie et des maladies métaboliques du NIDDK dans un communiqué.

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