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Turquie et Syrie

Séisme : pourquoi les 72 premières heures sont cruciales pour les sauveteurs

En secourisme, l'échéance des 72 heures est un laps de temps décisif pour retrouver des rescapés encore vivants après une catastrophe naturelle et leur apporter les premiers secours. 

Séisme : pourquoi les 72 premières heures sont cruciales pour les sauveteurs EvgeniyShkolenko/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a frappé lundi 6 février à l'aube le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie voisine.
  • Il a causé la mort de 16.000 personnes au jeudi matin 9 février 2023. Un bilan qui risque de s’alourdir dans les prochains jours.

Chaque minute compte pour les rescapés des séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie. En effet, c’est dans les 72 heures qui suivent un tremblement de terre de ce type que plus de 90 % des survivants sont secourus, délai désormais dépassé, indique Ilan Kelman, chercheur en catastrophes naturelles à l'University College de Londres (UCL), interrogé par France 24.

Une météo "complètement contre" les sauveteurs en Turquie et en Syrie

Cependant, ce laps de temps peut nettement varier selon la météo, la fréquence des répliques et la rapidité des secours à arriver sur les lieux.
"En général, ce ne sont pas les séismes qui tuent les gens mais les effondrements des bâtiments", précise Ilan Kelman, qui a publié des travaux scientifiques récents sur les réponses en cas de tremblements de terre. La première chose à faire est de soigner les personnes écrasées sous les immeubles en ruine avant qu'elles ne décèdent de leurs blessures, par hémorragie notamment.

La météo a également un rôle très important. Le problème, c’est qu’elle est "complètement contre nous" en Turquie et en Syrie, sous un froid glacial depuis deux jours. "Cela signifie malheureusement que les gens peuvent mourir d'hypothermie", regrette le chercheur. Et dépourvus d’eau, même les rescapés qui réussissent à résister au froid et à leurs blessures vont "commencer à mourir au bout de trois, quatre ou cinq jours".

Séisme : "La grande majorité des survivants sont ramenés dans les 24 heures"

“Les nombreuses répliques qui ont suivi la secousse peuvent aggraver les effondrements et rajouter à la peur, autant chez les survivants que chez les secouristes, poursuit-il. La grande majorité des survivants sont ramenés dans les 24 heures par des équipes locales, n'utilisant souvent que leurs mains ou une pelle". De nombreux pays se sont engagés à dépêcher des équipes de recherches mais le séisme a touché une "zone de conflits, reculée et difficile d'accès", rappelle Ilan Kelman.

En temps normal, il suffit d’un jour minimum pour que l'aide internationale soit opérationnelle. "À ce stade, un bon nombre de personnes qui auraient pu survivre ont déjà péri", affirme l'expert. Selon le chercheur, les équipes de secouristes ne sont pas encore parvenus à rejoindre certaines zones rebelles ou d'hébergements temporaires de personnes déplacées.

Une fois sur place, il existe plusieurs façons de trouver des survivants, par exemple avec les chiens de recherche. À l'heure actuelle, une unité renommée de chiens du Mexique est en chemin vers la Turquie. L’utilisation de robots et de drones est de plus en plus répandu pour s’introduire dans des espaces exigus trop risqués pour l’homme.

L'importance de la prévention des catastrophes naturelles

Quand un rescapé est retrouvé, les sauveteurs doivent vite choisir comment l'extraire des décombres de la meilleure des façons. D’immenses équipements, comme des grues, sont parfois nécessaires pour soulever les dalles des immeubles en ruine. Il arrive que l’amputation d’un membre "écrasé sous un pilier ou un morceau de maçonnerie" soit nécessaire, ajoute Ilan Kelman.

Finalement, souligne l’expert, "une opération de secours réussie commence des décennies avant le séisme, en tentant d'empêcher l'effondrement des infrastructures". Le coût d'une opération de sauvetage international est d’un million de dollars par vie sauvée, d’après les estimations. "Si les mêmes sommes étaient investies dans la prévention des catastrophes, nous n'en serions pas là", déplore-t-il.

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