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Déclin cognitif

Démence : les personnes hospitalisées pour des infections sont plus à risque

La neuro-inflammation pourrait être un facteur de risque pour la démence. Or, elle peut être liée à des infections.  

Démence : les personnes hospitalisées pour des infections sont plus à risque sudok1/istock




L'ESSENTIEL
  • La démence correspond à une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes.
  • Dans 60 à 70 % des cas, la démence est provoquée par la maladie d'Alzheimer.

La démence touche 50 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ses causes sont très variées : elle peut être la conséquence d’une maladie ou d’un traumatisme. Des scientifiques ont identifié une autre explication potentielle à l’apparition de la démence : la neuroinflammation. Une recherche récente, parue dans JAMA, montre que les infections pourraient engendrer cette inflammation et augmenter le risque de démence. En tous cas, ils observent que les personnes hospitalisées pour des infections ont davantage de risque de souffrir de démence. 

Démence : quel peut être le lien avec les infections ? 

"Bien que la neuroinflammation puisse survenir à la suite d'une hyperactivité des cellules immunitaires du système nerveux central, des données récentes suggèrent que le système immunitaire périphérique pourrait également être impliqué", précisent les auteurs. Ils ajoutent que les niveaux de certaines molécules liées à l’inflammation sont plus élevés dans le cerveau de personnes atteintes de démence ou de maladies neurodégénératives. "De plus, la neuroinflammation peut persister longtemps après la résolution d'une infection périphérique, soulignant l'impact potentiel que peuvent avoir des infections sur le développement de maladies chroniques, y compris la démence."

Quelles infections sont associées à la démence ? 

Pour confirmer cette hypothèse, les chercheurs ont utilisé une base de données, ce qui leur a permis d’obtenir les informations médicales d’environ 16.000 personnes, non-atteintes de démence au début de l'étude, suivies pendant 30 ans. Ils ont recensé les personnes hospitalisées pour une infection, qui ont été diagnostiquées d’une démence par la suite. 19 % des participants ont souffert de démence. "Les personnes hospitalisées pour une infection présentaient un risque accru de 70 % de démence ultérieure", explique Ryan Demmer, co-auteur de l’étude. Les taux de démence étaient significativement plus élevés chez les personnes hospitalisées pour des infections des voies respiratoires, des voies urinaires, de la peau, du sang et du système circulatoire, ou touchées par des infections nosocomiales. "Cette analyse a réduit le potentiel de causalité inverse (c'est-à-dire une démence non diagnostiquée entraînant une infection) en supprimant les cas de démence identifiés dans les 3 ans suivant l’hospitalisation", soulignent les auteurs.   

Éviter les infections pour limiter le risque de déclin cognitif

"Les infections sont courantes et souvent évitables, explique RyanDemmer au média MedPage Today. Nos résultats suggèrent que les mesures visant à réduire le risque d'infection pourraient également réduire le risque à long terme de démence. La connaissance des infections historiques pourrait également aider à prioriser les patients pour le dépistage de la démence." Par ailleurs, il souligne que des données britanniques ont démontré que l’infection par le Sars-CoV-2 pourrait être associée à des anomalies cérébrales et à un déclin cognitif. 

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